Maltraitance en Ehpad : la direction d'Orpea convoquée le 1er février

Publié le 27 janvier 2022 à 10h35, mis à jour le 27 janvier 2022 à 10h43

Source : TF1 Info

Selon un livre-enquête, le groupe Orpea serait obsédé par la réduction des coûts au sein de ses maisons de retraite.
Ces révélations ont suscité des turbulences boursières pour le groupe.
Orpea est convoqué par le gouvernement, en vue d'une possible enquête de l'Igas

Des personnes âgées "rationnées" ou laissées sans soin pendant des jours : l'obsession de la réduction des coûts au sein des maisons de retraite Orpea se traduirait par de graves "dysfonctionnements", selon un livre-enquête qui a suscité depuis lundi des turbulences boursières pour le groupe et les protestations outrées de sa direction. Cette dernière a été convoquée par le gouvernement, a détaillé ce mercredi sur LCI Brigitte Bourguignon, la ministre déléguée chargée de l'Autonomie.

"Je recevrai la direction en début de semaine prochaine", a expliqué la ministre, précisant avoir "demandé à l'ARS une enquête administrative très rapide." "Il n'y a pas que l'État qui contrôle, mais aussi les départements, ici les Hauts-de-Seine", a ajouté celle qui veut "savoir si c'est un système complet sur un groupe ou relatif à un seul établissement."

À l'issue du conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a confirmé que, "sur la base de ce rendez-vous et des retours de l’ARS Ile-de-France", le gouvernement pourrait "lancer une mission d’inspection indépendante par l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) pour l’intégralité du groupe Orpea"

"Je veux rappeler que nos aînés méritent le respect, le meilleur, et qu'il est hors de question que de tels agissements puissent être tolérés dans notre pays", a-t-il ajouté. 

Dans un communiqué, le ministère de la Santé a précisé jeudi que le directeur général d'Orpea était convoqué le mardi 1er février, à 9h15. 

"S'il y a des dérives, il y aura des conséquences"

"Le groupe risque sa réputation. Tous ces établissements doivent se dire qu'on ne fait pas du business sur le grand âge", a déclaré Brigitte Bourguignon. Et de préciser :"Il y a des contrôles, des règles, elles sont appliquées à tous les établissements publics en France. S'il y a des dérives, il y aura des conséquences."

Dans le livre "Les Fossoyeurs" - à paraître mercredi chez Fayard -, le journaliste indépendant Victor Castanet décrit un système où les soins d'hygiène, la prise en charge médicale, voire les repas des résidents sont "rationnés" pour améliorer la rentabilité du groupe d'Ehpad privés. Et ce alors que les séjours sont facturés au prix fort - près de 6.500 euros par mois pour une chambre d'"entrée de gamme" à la résidence "Les Bords de Seine" de Neuilly, pointe ainsi l'auteur.

Le démenti de la direction

Or les maisons de retraite, même privées, bénéficient d'importants financements publics, de la part de l'État et des conseils départementaux, souligne le journaliste, pour qui "au moins de manière indirecte, une partie de cet argent public ne va pas au bénéfice des personnes âgées".

Après la publication de ces accusations dans Le Monde, le titre Orpea à la Bourse de Paris a dévissé de plus de 16%, avant que sa cotation ne soit suspendue, à la demande du groupe. "Nous contestons formellement l'ensemble de ces accusations que nous considérons comme mensongères, outrageantes et préjudiciables", a réagi dans un communiqué la direction d'Orpea, fustigeant des "dérives sensationnalistes" et une "volonté manifeste de nuire".


La rédaction de TF1info

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