Maltraitance dans les Ehpad : un second établissement du groupe Bridge suspendu "en urgence"

A.B. avec AFP
Publié le 18 mai 2022 à 19h37

Source : JT 20h WE

Un Ehpad appartenant au groupe Bridge a été suspendu "en urgence" pour six mois dans l'Yonne.
Selon les inspections réalisées, l'établissement souffrait de "graves dysfonctionnements".
C'est le deuxième Ehpad Bridge à faire l'objet d'une suspension en trois mois.

Le groupe Bridge une nouvelle fois mis en cause. Un établissement de ce gestionnaire d'Ehpad privé, situé dans l'Yonne, vient d'être suspendu "en urgence" après la découverte de "graves dysfonctionnements", a annoncé, mercredi, l'Agence régionale de santé (ARS) de Bourgogne-Franche-Comté. Il s'agit du deuxième Ehpad de Bridge à faire l'objet d'une suspension en trois mois, à la suite de celle d'un établissement normand, début mars. 

Cette suspension de six mois intervient après une inspection réalisée les 11 et 12 mai derniers par l'ARS. Elle a révélé un "grand nombre de dysfonctionnements" au sein de l'Ehpad Résidence Flore de Saint-Agnan, situé au nord-ouest de l'Yonne, précise l'ARS dans son communiqué. 

Plusieurs signalements en France

"L'absence de continuité des soins médicaux et paramédicaux mettent en particulier gravement en danger la santé et la sécurité des personnes accueillies", explique l'autorité sanitaire. "Un défaut de prise en charge et d'accompagnement individualisé adaptés à l'âge et aux besoins des résidents et favorisant leur autonomie, compromet par ailleurs leur santé et leur bien-être", selon le communiqué. Ce dernier évoque également "d'autres manquements relatifs au circuit du médicament ou à la sécurisation des locaux".

L'ARS a, en conséquence, nommé trois administrateurs provisoires, en date du 18 mai, afin "d'assurer la continuité de prise en charge de la quarantaine de résidents de cet établissement géré par la SARL EHPAD Flore", appartenant à Bridge. Début mars, un autre Ehpad de ce groupe, Les Opalines aux Moutiers-en-Cinglais (Calvados), avait été suspendu pour six mois, déjà pour des "dysfonctionnements graves". Le groupe, qui détient une trentaine d'Ehpad en France, n'était pas joignable mercredi en fin de journée. 

Bridge a, par ailleurs, été mis en cause, en avril, dans une enquête publiée par la cellule investigation de Radio France. De nombreux témoignages accablaient ainsi l'Ehpad des Fontaines, situé à Horbourg-Wihr, près de Colmar (Haut-Rhin). Selon eux, l'établissement de 84 places avait bonne réputation jusqu'à son rachat par le groupe Bridge en décembre dernier. Depuis, de nombreuses familles de résidents ont dénoncé les conditions de vie auprès du Conseil de vie sociale de l'établissement, une instance qui permet de faire le lien entre les résidents et la direction. 

En France, d'autres établissements du groupe sont dans le collimateur des Agences régionales de Santé. Les ARS d'Île-de-France, de Normandie et du Centre-Val de Loire ont ainsi reçu des signalements. Une affaire qui semble faire écho au scandale déclenché par la publication du livre-enquête "Les Fossoyeurs", en janvier dernier, et qui mettait en cause le groupe Orpea, pointé du doigt pour de graves dysfonctionnements au sein de ses Ehpad.

Début mars, le gouvernement a annoncé un "vaste plan de contrôle" des 7500 Ehpad en France en deux ans pour prévenir les maltraitances, dans le sillage de cette affaire. 


A.B. avec AFP

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