Les signalements pour "maltraitance" et "atteintes aux droits" sont en hausse dans les Ehpad.La Défenseur des droits déplore, dimanche 15 janvier, que la réponse des pouvoirs publics face à cette situation "n'est pas à la hauteur".Elle dévoilera, lundi, un suivi de ses recommandations, formulées en mai 2021.
Tout ne va pas mieux dans les Ehpad. Déjà épinglée en mai 2021, six mois avant la sortie du le livre Les Fossoyeurs, l'enquête du journaliste Victor Castanet sur le leader mondial Orpea, la situation dans ces établissements ne s'est "pas améliorée". C'est le constat amer de la Défenseure des droits, alors que les signalements pour "maltraitance" et "atteintes aux droits" sont en hausse. Depuis un an et demi, l'institution a reçu 281 réclamations sur la prise en charge des aînés. "
"Cela ne signifie pas forcément que la situation est pire qu'avant, car la parole s'est libérée. Mais cela montre que le phénomène perdure", déplore auprès du Journal du Dimanche Claire Hédon, à la veille de présenter un rapport de suivi de 64 recommandations, émises en mai 2021, pendant la crise du Covid. "Nous constatons toujours des atteintes aux droits des résidents en Ephad (...). La réponse des pouvoirs publics n'est pas à la hauteur des atteintes dénoncées, ni de l'urgence."
Alitements forcés, douche tous les 15 jours...
Le suivi que présentera son rapport a été élaboré à partir des réclamations reçues et des "réponses apportées par les ministères et les organismes publics aux recommandations que nous leur avions adressées", précise la Défenseure des droits dans les colonnes de l'hebdomadaire. Il s'agit dans 43% des cas de "maltraitance", dans 30% de "limitation de visites", dans 12% de "restrictions à la liberté d'aller et venir". Ces manquements concernent aussi bien le privé que le public, selon Claire Hédon. Or "dix-huit mois après le premier rapport, le bilan s'avère extrêmement préoccupant : 9% de nos préconisations se sont traduites par une action, 55% ont fait l'objet d'annonces, mais peinent à se matérialiser, et 36% restent sans réponse."
La recommandation principale du rapport est de fixer "un ratio minimal d'encadrement", comprenant "au moins huit soignants et animateurs pour dix résidents en Ehpad". Interrogée sur la crise de recrutement des métiers du grand âge, la Défenseure des droits estime que si l'on rétablit "un taux d'encadrement normal dans les Ehpad, les aides-soignants reviendront y travailler". "En France, le rapport est de 6 pour 10, là où les pays du nord sont à 10", argumente-t-elle.
"Si on ne progresse pas là-dessus, de fait, on est maltraitant. On nous signale encore des alitements forcés de personnes âgées, deux jours par semaine, des résidents, qui faute de moyens humains restent en pyjama toute la journée, n'ont droit qu'à une douche tous les 15 jours, dînent à 17h30 pour s'adapter aux emplois du temps du personnel et à qui l'on met des protections pour ne pas avoir à les accompagner aux toilettes alors qu'ils ne sont pas incontinents", détaille Claire Hédon.
Autre point noir, les confinements intempestifs dans certains Ehpad suite à quelques contaminations. "La vie est revenue à la normale pour l'ensemble de la population, sans restriction liée au Covid" mais "certains établissements reconfinent les résidents, dans leur chambre ou à leur étage" dès qu'"ils ont quelques cas positifs". Ils "restreignent les droits de visite, interdisent les sorties, obligent à laisser la porte ouverte des chambres pour surveiller le respect des distances."
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