Réforme des retraites : pourquoi ils ont manifesté ce 31 janvier ?

par L.T. | Reportage TF1 : Fabien Chadeau, Paul Géli, Pauline Dumortier
Publié le 31 janvier 2023 à 23h22

Source : JT 20h Semaine

Partout en France, plus qu'un million de personnes sont descendues dans la rue contre la réforme des retraites.
Le 20H de TF1 a rencontré cinq manifestants qui nous racontent pourquoi ils ont défilé ce mardi 31 janvier.

À la Roche-sur-Yon (Vendée), Agnès, factrice, manifeste pour la première fois. Elle a lu dans tous les sens le projet de réforme et fait ses comptes : elle devra attendre 67 ans pour une retraite complète. "Je vais finir en invalidité, en arrêt de travail. Je n’aurai jamais mes trimestres, je n’aurai jamais une retraite à taux plein. C’est impossible", peste-t-elle. 

Pour une retraite à taux plein, Isabelle, 52 ans, ouvrière, devra, elle, pousser jusqu’à 64 ans. "On a des tendinites à répétition, on a beaucoup de douleurs partout… Donc, on va faire deux ans supplémentaires mais en plus, on aura des retraites de misère et ça, ce n’est pas acceptable", clame-t-elle. Pourtant, Isabelle fait partie des gagnantes de la réforme. Sa pension passera de 1100 à 1200 euros par mois. "Le coût de la vie est tellement important maintenant que c’est compliqué. On ne peut pas vivre avec 1200 euros", poursuit-elle. 

"Les jeunes se sont habitués au fait qu’on n’aura pas d’avenir"

Quel que soit le montant de la pension, ce qui inquiète Christian, 58 ans, manutentionnaire dans l’industrie agroalimentaire, c’est de pouvoir tenir jusqu’au bout. "Je porte des charges lourdes depuis 20 ans. Physiquement, je suis très diminué, le dos, les épaules, de l’arthrose et de l’arthrite", affirme-t-il. 

À 400 kilomètres de là, à Paris, Julie, 28 ans, est artisan bijoutier. Pour elle, la retraite à taux plein, ce sera 67 ans. "Je n’ai pas envie de passer ma vie au travail en fait. Je trime déjà assez, je suis largement au-dessus des 40 heures, je me paye déjà au lance-pierre. Les jeunes se sont habitués au fait qu’on n’aura pas d’avenir", estime Julie. 

À Toulon (Var), Malek, 56 ans, chauffeur pour personnes handicapées, devra aller jusqu’à 66 ans pour une pension de 1200 euros. "Quand on a un loyer de 600 euros avec un petit studio, arrivé à la fin 1200 euros, ce sont les charges. Donc il ne reste plus rien pour vivre", se désole-t-il. Pour ces manifestants, la seule solution à leurs yeux reste le retrait de la réforme. 


L.T. | Reportage TF1 : Fabien Chadeau, Paul Géli, Pauline Dumortier

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