Inflation, formation... les pharmaciens manifestent ce mardi pour de meilleures conditions d'exercice

par A. LG avec AFP
Publié le 21 novembre 2023 à 12h37

Source : JT 13h Semaine

Les syndicats de pharmaciens et d'étudiants en pharmacie appellent à manifester ce mardi, à Paris et dans une dizaine de villes.
Ils réclament l'ouverture rapide de négociations conventionnelles pour "compenser l'inflation" et mettre en œuvre une réforme des études.
Sans réponse du gouvernement, le mouvement pourrait se durcir, préviennent-ils.

"Se mobiliser aujourd’hui pour exister demain". Tel est le slogan de la journée d'action prévue ce mardi à l'initiative de l'Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf) et soutenue par plusieurs organisations représentatives, dont la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et l'Union de syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).

"Une telle mobilisation n’arrive pas tous les ans, la dernière datant de 2014", écrit dans un dossier de presse l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France qui appelle les 24 facultés à se mobiliser. Des marches sont prévues dans une dizaine de villes de France notamment à Bordeaux, Grenoble, Nancy, Nantes ou Paris où les manifestants défileront de la faculté de pharmacie de Paris-Cité au ministère de Santé, en début d'après-midi. Au cœur des revendications : l'ouverture rapide de négociations conventionnelles afin de "compenser l'inflation" et pour la mise en œuvre d'une réforme attendue des études.

4000 officines en moins de 2007 à 2023

"Cela fait sept ans qu'on attend une réforme du troisième cycle d'études, nécessaire pour l'attractivité de la filière. Parallèlement, ça fait quatre mois qu'on attend l'ouverture des négociations conventionnelles, et on a décidé, étudiants et pharmaciens, de se soutenir", a expliqué à l'AFP Philippe Besset, président de la FSPF, premier syndicat des pharmaciens. Pour rappel, la réforme du troisième cycle doit apporter aux étudiants des conditions d'études plus attractives, avec une amélioration des indemnités de stage, de transports ou d'hébergement dans les déserts médicaux. "Le gouvernement ne remet pas en cause l'intérêt de ces sujets, mais il procrastine et cela devient insupportable", a-t-il ajouté. 

À titre de repère, selon l'Anepf, en deux ans, près de 1500 places (1027 en 2022 et 471 en 2023) sont restées vacantes en entrée d'études de pharmacie, à l'issue de la première année plus générale d'études de santé.

Sans réaction du gouvernement, "le mouvement se durcira"

Dans le cadre des négociations conventionnelles, entre l'Assurance maladie et les pharmaciens, la FSPF réclame de son côté un milliard d'euros supplémentaires pour le budget à venir pour pouvoir augmenter les salaires, dans le sillage de l'inflation. Selon un communiqué conjoint des organisations, la filière compte 120.000 salariés dans les officines.

Pour l'instant, les syndicats n’appellent pas à faire grève ni à fermer les officines, mais à rejoindre les cortèges et rendre cette mobilisation visible, au moyen notamment d'une pétition et d'affichettes dans les pharmacies. Sur ces dernières : le rideau baissé d'une pharmacie, symbole des difficultés économiques de la profession et du risque de désertification médicale. 

Selon Philippe Besset, "25 pharmacies" ferment chaque mois depuis le début de l'année et la France a perdu 4000 officines de 2007 à 2023.  Sans réaction du gouvernement, "le mouvement se durcira", prévient le président de l'USPO, Pierre-Olivier Variot. 


A. LG avec AFP

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