SOCIÉTÉ - Le Collectif Nous Toutes et de nombreuses associations organisent ce samedi dans plusieurs villes françaises des manifestations pour dire "stop aux violences sexistes et sexuelles".
"En 2020, on n’a pas pu manifester. En 2021, on sera là. Rendez-vous à partir du 20 novembre, dans toute la France, pour dire STOP aux violences sexistes et sexuelles", indique le collectif #Noustoutes sur son site Internet. Ce samedi, une forte mobilisation est attendue dans les rues de Paris et de nombreuses autres villes de France pour dire "non" à ces violences et "exiger des politiques publiques à la hauteur" contre ce fléau, selon les organisateurs de cette journée de manifestations.
Les cortèges seront l'occasion de "secouer le pays", "crier notre colère", et "dénoncer le décalage" entre les "discours des pouvoirs publics et la réalité", a affirmé à l'AFP Marylie Breuil, du collectif féministe #NousToutes.
À Paris, où la manifestation avait attiré il y a deux ans, 100.000 personnes d'après les manifestants (35.000 selon la police), le cortège qui reliera République à Nation, pourrait de nouveau mobiliser des dizaines de milliers de manifestants, selon les organisateurs.
220.000 femmes sont victimes de violences chaque année
Les moyens déployés contre les violences faites aux femmes et les féminicides sont "dérisoires", malgré les progrès enregistrés depuis le "Grenelle", il y a deux ans, déplore Marylie Breuil. Quelque 220.000 femmes sont victimes de violences chaque année, 94.000 sont violées et 101 ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint depuis le début de l'année, relève #NousToutes.
Les organisations féministes estiment que l'Etat devrait consacrer un milliard d'euros par an à cette lutte, au lieu de 360 millions aujourd'hui. Elles demandent également des mesures de "prévention": "Il faut apprendre aux plus jeunes ce qu'est le consentement, et que tous les collégiens ou lycéens passent un brevet d'éducation à la non-violence, sur le même modèle que la sécurité routière", a détaillé Marylie Breuil.
Les associations féministes demandent également un effort supplémentaire pour créer davantage de places d'hébergement pour les femmes qui fuient leur conjoint violent. Dans une telle situation, environ 40% des victimes ne se voient proposer aucune solution d'hébergement, et seules 12% obtiennent une place adaptée, avec un accompagnement juridique et psychologique, selon un rapport publié jeudi par la Fondation des femmes.
Un cortège chrétien
Les manifestations, organisées en amont de la journée internationale contre les violences faites aux femmes le 25 novembre, seront l'occasion de "demander aux candidats et candidates à la présidentielle de mettre cette question au cœur de leurs priorités", a encore expliqué l'une des portes-parole du collectif féministe #NousToutes.
Pour la première fois, un "cortège chrétien", porté par des "organisations chrétiennes féministes et LGBTQIA", a annoncé qu'il se joindrait à la manifestation parisienne "autour des victimes de violences sexistes et sexuelles dans nos Églises". "Les institutions chrétiennes sont nombreuses à mener de violents combats pour imposer des stéréotypes discriminants" et une "hiérarchisation des sexualités", pointe ce collectif.
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