Marche blanche à Paris : la timide condamnation du Crif après les débordements visant Mélenchon et Le Pen

Publié le 30 mars 2018 à 0h38, mis à jour le 30 mars 2018 à 15h24
Marche blanche à Paris : la timide condamnation du Crif après les débordements visant Mélenchon et Le Pen

POLÉMIQUE - Les injures et les violences dont ont été victimes Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon mercredi à Paris lors de la marche contre l'antisémitisme et en hommage à Mirelle Knoll ont été condamnées ce jeudi par le Crif. De leur côté, les Insoumis réclament la dissolution de la LDJ à l’origine de débordements.

Le Crif a condamné ce jeudi les "injures" et les "violences verbales" proférées contre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon lors de la marche blanche contre l’antisémitisme qui a lieu mercredi à Paris. "Elles sont condamnables et nous les condamnons. Le débat ne signifie pas que l’on doive insulter des personnalités politiques", écrit sur le site du Crif, Marc Knobel, directeur des études au Crif.

Mais s’il condamne ces incidents qui ont terni la marche en hommage à Mireille Knoll, il justifie le traitement différencié fait par le Crif à l’égard du leader de la France insoumise et de la présidente du FN, jugeant légitime "d’avoir une position critique sur des formations politiques et leurs dirigeants". "Les questions qui devaient être posées concernant l’antisémitisme tel qu’il pourrait s’exprimer à l’extrême droite ou à l’extrême gauche doivent susciter un débat", poursuit Marc Knobel avant de laisser entendre que Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen ont une part de responsabilité dans la montée de l’antisémitisme.

"A entendre certains, il ne faudrait exprimer aucune réserve quant à la venue de personnalités du monde politique, quelles qu’elles soient. Ne faudrait-il pas que ceux qui ont été indifférents, absents, agressifs, revoient leur copie ? N’ont-ils rien à se reprocher ?", ajoute-t-il.

Les Insoumis demandent la dissolution de la LDJ

Marc Knobel tient par ailleurs à rappeler que le Crif n’a jamais interdit à Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon de venir à la manifestation. "Il n’était pas question d’empêcher qu’ils puissent assister à ce rassemblement, il avait été formulé que leur présence n’était pas souhaitée", nuance-t-il. Le tweet à l’origine de cette polémique, rédigé par Françis Kalifat, président du Crif, indiquait que "ni Jean Luc Mélenchon et les insoumis ni Marine Le Pen et le FN seront les bienvenus" à la manifestation.

Ce jeudi, les députés Insoumis ont critiqué "le rôle trouble qu'a joué le président du Crif" en les "désignant comme cibles, alors même que la famille de la victime appelait à la participation de tous". Selon les parlementaires, Francis Kalifat "porte ainsi la responsabilité des agissements de la Ligue de Défense juive", dont des "dizaines" de membres "formellement identifiés" les ont pris à partie. Sur son site internet, la LDJ assume quant à elle "l'expulsion du pro-palestinien Mélenchon".

La France Insoumise demande de son côté la dissolution de ce groupuscule, bien qu’il n’ait aucune existence légale sur le plan administratif. Enfin, les députés Insoumis également fustigent "l'attitude irresponsable de Gérard Collomb, qui a contribué à jeter de l'huile sur le feu". Le ministre avait noté mercredi matin sur France Inter qu'"un certain nombre de personnes qui font partie du groupe de Mélenchon ont pris des positions très abruptes, avec les Indigènes de la République, Indigènes qui finalement sont pour la séparation des races".


La rédaction de TF1info

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