Mariage : tout ce que vous devez savoir avant d'embaucher un photographe

par Mélinda DAVAN-SOULAS
Publié le 22 juin 2018 à 17h14, mis à jour le 22 juin 2018 à 17h50
Mariage : tout ce que vous devez savoir avant d'embaucher un photographe

Source : EPSON

SOURIEZ – C’est le grand jour. Celui de toute une vie alors il faut que tout soit parfait. Cela se verra sur les photos souvenirs que le photographe vous remettra. Aujourd’hui, fini les photos de couple posées et figées. Les mariés veulent revivre une histoire à travers leur album. Plus que jamais le photographe de mariage reste un élément-clé d’un grand jour réussi.

L’été arrive et, avec lui, la saison des mariages va battre son plein. Le vôtre, celui de votre meilleur(e) ami(e), votre cousin(e)… il y en a sans doute un auquel vous allez assister. Et où vous côtoierez probablement un photographe. Pas l’oncle qui se prête à l’exercice à chaque fois ou l’ami d’enfance qui a investi dans l'appareil ultra high-tech dernier cri, mais un vrai photographe professionnel.

Car, à l’heure où tout le monde peut dégainer son smartphone sur le champ, le métier ne s’éteint pas, nous assure David Brenot, photographe spécialisé dans le mariage et les événements haut de gamme. Pour lui, c’est une véritable spécialité, du photoreportage même, dans laquelle il a plongé en 2006. "A l’époque, je faisais du mariage, comme beaucoup, en complément d’une activité de photographe professionnel. Ce n’était pas valorisé. Faire de la photo de mariage, ça voulait dire avoir peu de travail "pro" à côté et donc besoin d’arrondir les fins de mois", se rappelle-t-il. "Puis, j’ai rencontré un photographe de mariage américain qui a changé ma perception".

Raconter une belle photo en images

Il découvre alors un univers artistique totalement différent, "boosté aussi par l’arrivée du reportage et du photojournalisme de mariage entre 2006 et 2008". En une dizaine d’années, il note des changements majeurs dans l’approche qu’ont ses clients plus que dans le métier. "Avant, la photo de mariage, c’était une photo souvenir du couple, du couple avec la famille pour des photos très formelles. Aujourd’hui, on est davantage sur le 'storytelling', l’histoire de la journée", résume David Brenot. Il a monté une agence et travaille sur chaque événement avec toujours "une vision plutôt artistique de la photo de mariage." "Ce qui doit surtout ressortir d’une bonne photo, au-delà même de l’aspect technique, ce sont des émotions ou une histoire. S’il n’y en a pas sur une photo, elle n’apporte pas grand-chose", explique-t-il. "Si le client découvre une photo et qu’il se voit tel qu’il a eu l’impression d’être, avec les mêmes larmes et les mêmes rires qu’il a eus, à travers une histoire qu’on aura tentée de transcrire dans la composition, alors, c’est gagné et c’est la photo que tout le monde va aimer. On est à la recherche de l’attitude réelle des gens."

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Pour lui, les années passent, les époques se succèdent, mais, fondamentalement, les choses ne changent pas. "Comme les gens ne se marient normalement qu’une seule fois, ils ne s’aperçoivent pas forcément de ce qui change. Ils découvrent souvent tard ce que font désormais les photographes de mariage et restent sur des choses assez classiques", souligne David Brenot. "On est là pour les conseiller, leur expliquer ce qui se fait ou se fait moins. Quand ils arrivent avec des idées bien précises, ils changent quand on leur montre ce qu’on fait aujourd’hui. Et d’ailleurs, ils viennent généralement nous voir parce qu’ils ont été séduits sur internet par ce qu’on faisait."

Les réseaux sociaux, le partage de photos à tout-va, la retouche et la quête de la photo parfaite, tout cela n’a surtout servi qu’à faire exploser la circulation des photos. "Ça permet d’éviter les faux pas. Les futurs mariés savent ce qu’ils veulent ou ne veulent pas avant de commencer. Il faut quand même qu’ils aient conscience qu’on ne refait pas deux fois la même photo, même dans un lieu identique. Ça dépend du moment, de la lumière, de l’attitude des gens…", prévient-il.

David Brenot/EPSON

Du classique indémodable plus artistique

"Les couples veulent garder le souvenir d’une journée exceptionnelle et cela commence aussi avant le jour J". Le photographe travaille ainsi sur des photos de couple en amont, dans des lieux qui les ont marqués. Le tout de manière artistique. "Ça se fait beaucoup car les mariés savent que le jour J, ils n’auront pas forcément le temps ou les moyens de le faire. Ça peut être un lieu important pour eux, celui de leur rencontre, une destination phare", ajoute-t-il.

En revanche, les photos de groupe sur estrade ont tendance à disparaître. "Les photos de groupe posées, ça ne se fait plus. On sait que les parents ou grands-parents y tiennent encore beaucoup", s’amuse-t-il. "Les mariés s’y prêtent éventuellement de bonnes grâces. Mais à 99%, les gens ne la prennent plus dans leur album."

La clé d’une photo réussie selon lui ? Des mariés naturels et un photographe qui réussit à se faire oublier. "Je leur dis de m’oublier pour ne pas qu’ils se rendent compte qu’ils sont photographiés", raconte David Brenot. "Les photos seront jolies comme ça. Ne cherchez pas le photographe ni à savoir s’il a votre bon profil. On veut avant tout le plus de naturel possible pour capter le bon moment. On va essayer à les mettre en valeur, des émotions, des sentiments plutôt qu’un lieu précis."

Un budget de 300 à 10.000 euros

"Dans un budget mariage, il y a toujours une ligne pour le photographe", souligne David Brenot. "Aujourd’hui, ce qui est compliqué, ce n’est pas dans la demande, mais dans l’offre. Il y a cinq fois plus de photographes de mariage qu’il y a dix ans. Les clients sont perdus dans l’offre et la gamme de prix." Il faut dire qu’un photographe de mariage facture entre 300 et 10.000 euros sa prestation. David Brenot travaille ainsi avec au moins un second photographe et parfois un vidéaste. "Il y a une vraie mode de la vidéo. Depuis plusieurs années, les mariés veulent de la photo et de la vidéo. Le vidéaste a aussi un drone. C’est un autre point de vue, un travail complémentaire, mais ça ne remplace pas ni ne change le reportage. C’est moins dans l’instantané. On n’aura très rarement "la" photo du mariage, saisie sur le moment."

David Brenot

Plus que le prix, ce qui va faire la différence entre les photographes pour lui, c’est le travail d’un style. "Il y en a qui vont être surtout reportage à 100% avec moins de photos de couples. Je suis davantage du genre à proposer un panel reportage + photos de couple + sur-mesure," résume-t-il.

Même au XXIe siècle et à l'heure du tout numérique, l’essence même du métier reste le papier pour lui. "Le métier n’a pas changé : un photographe doit comprendre que son métier, c’est transmettre des photographies, pas des images", martèle David Brenot, qui a noué un partenariat avec Epson pour former et éduquer d'autres photographes de mariage au papier. "Mon rôle est aussi de montrer par différents moyens la façon de mettre en avant une photographie par l’impression. On choisit le papier en fonction de la photo. Les photos de paysage passeront mieux avec du papier brillant qui valorisera les contrastes d’une photo. Pour les portraits, où il faut mettre en avant le grain de peau, il vaut mieux opter pour un papier Fine Art pas brillant."

L’importance du souvenir physique pour rester en mémoire, David Brenot l’a bien en tête. "Il faut distinguer l’image et la photographie. Cette dernière, c’est du papier. Une exposition d’art, ce sont des tirages", rappelle-t-il. "Un fichier, une image, c’est tout ce qui est véhiculé par smartphone. C’est du numérique volatile, instantané, qui fait disparaître la précédente photo dès qu’on poste la suivante."

David Brenot

Les conseils de David Brenot pour une photo réussie

- Bien réfléchir au projet photo que vous voulez pour votre mariage : un photoreportage, un album de souvenirs de tous les invités, les temps forts, etc.

- Ne pas hésiter à faire des photos avant le jour J et à réfléchir à des choses que vous n’aurez sans doute pas le temps ni les moyens de faire le grand jour : un lieu marquant, un événement, un voyage, etc.

- Se faire photographier avant le mariage, anticiper les choses, comprendre comment ça se passe et apprendre ainsi à se tenir pour se mettre en avant. 

- Laisser ses émotions parler et ne pas chercher le photographe du regard. Il est là pour se fondre dans la masse et créer une intimité avec vous.

- Déléguer au maximum le jour J pour avoir moins de choses à gérer et être décontractés. Ça se ressentira sur les photos.

- Ne pas demander qu’un CD, mais des tirages et un album pour garder un souvenir à transmettre.


Mélinda DAVAN-SOULAS

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