POLÉMIQUE - La crise du logement a frappé de plein fouet la municipalité de Marseille dans le sillage du drame de la rue d'Aubagne. Au total, 106 immeubles ont été évacués, provoquant le relogement d'urgence de 1010 personnes.
Deux semaines après l'effondrement de deux immeubles et la mort de huit personnes, Marseille continue de panser ses plaies. Et elles sont nombreuses : au total, ce ne sont pas moins de 106 adresses qui ont été évacuées par mesure de sécurité, entraînant l'hébergement d'urgence de 110 personnes.
Dans le détail, 800 sont hébergées dans quatorze hôtels de la commune et 210 ont trouvé une solution d’hébergement par leurs propres moyens. Selon la mairie, "351 signalements ont été traités ou sont en cours de traitement et 212 visites ont été effectuées par les services municipaux compétents". Parmi ces signalements 33 ont fait l'objet de levées de doutes qui ont permis aux personnes évacuées de regagner leur logement, ajoute la mairie, sous le feu des critiques sur la faiblesse de son action contre l'habitat vétuste. Des critiques qui devraient continuer à pleuvoir : dès mai 2015, le rapport Nicol, commandé par le ministre du Logement, soulignait que 13% des résidences principales de la cité phocéenne étaient "potentiellement indignes" et présentaient "un risque pour la santé ou la sécurité de quelque 100 000 habitants".
Au moindre doute sur la sécurité, les habitants sont évacués
Depuis le drame de la rue d'Aubagne, il ne se passe quasiment plus une journée sans qu'une rue de la ville ne soit le théâtre d'une évacuation orchestrée par les marins pompier. La dernière en date : ce dimanche, sur le boulevard de la Libération (1er arrondissement). C'est là, à quelques mètres de la rue meurtrie par l'accident du 5 novembre, que trois immeubles ont été vidés de leurs occupants. "Ça n'arrête pas", lâchait jeudi devant la presse un sauveteur. Les experts, requis par la mairie, sont très sollicités et mettent plusieurs heures, voire parfois plusieurs jours, à intervenir, après l'évacuation d'urgence sous l'œil des pompiers. "En ce moment, il n'y a pas de zone grise" : au moindre doute sur la sécurité de l'immeuble, "c'est le couperet" et les habitants sont évacués, a détaillé à l'AFP un architecte avant d'inspecter un bâtiment.
Parallèlement aux évacuations, les responsables de la ville, eux, vacillent. Samedi, l'élu Bernard Jacquier a présenté sa démission de ses fonctions de vice-président de la métropole Aix-Marseille-Provence, délégué à la commande publique et à la commission d'appel d'offres. Cet avocat en droit immobilier a expliqué vouloir "éviter tout amalgame" avec la situation d'un logement que le quotidien La Marseillaise a révélé qu'il possédait dans le 3e arrondissement. Les locataires en avaient été évacués il y a un an à la suite d'un arrêté préfectoral d'insalubrité. Ce jeudi, le président LR de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, Renaud Muselier, avait déjà suspendu deux vice-présidents de leurs fonctions.
"Eradiquer l'habitat insalubre"
"On n'en a pas assez fait pour éradiquer l'habitat insalubre", a reconnu Jean-Claude Gaudin, le maire de la ville. Une amorce de mea culpa qui témoigne de la fébrilité de celui qui est aux manettes de la ville depuis 23 ans. A deux ans des prochaines municipales, ses prétendants commencent à sortir du bois : le sénateur des Bouches-du-Rhône Bruno Gilles, proche du maire, en appelle désormais à l'État pour mettre en place un "plan Marshall" afin de "faire en sorte que ça n'arrive plus".
D'ici là, un nouveau front s'ouvre pour la mairie : celui des écoles. Si le sujet n'est pas nouveau, il refait surface puisque l'école Cours Julien, située à proximité des deux immeubles qui se sont effondrés, réclame une expertise d'urgence. En cause : la cour de récréation et la façade arrière de l'école reposent sur un local municipal "insalubre", selon la présidente de l'association des parents d'élèves. Le sol de la cour s'est déjà affaissé en 2012, des fissures ont été constatées et des carreaux se sont brisés.
Interrogée, la mairie a expliqué avoir "pris en compte" la demande de l'école et explique que "des experts vont faire un diagnostic". Il n'empêche : depuis plusieurs mois, la mairie est régulièrement épinglée pour le délabrement de certaines écoles publiques. Et si un projet de construction de 34 établissement scolaires a été lancé, pas sûr qu'il suffise à calmer les ardeurs des habitants dans le contexte de défiance qui règne ces jours-ci dans la ville.
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