Le droit à l'IVG est menacé aux États-Unis, suspendu à une prise de position de la Cour suprême.Si l'avortement reste encore difficile d'accès dans de nombreux pays, il est généralement facilité au sein de l'OCDE.Une décision hostile de la part de la Cour suprême serait à l'opposée des mouvements d'émancipation observés ces dernières décennies dans le monde.
Outre Atlantique, la presse a fait fuiter un projet de décision de la Cour suprême qui reviendrait, s’il venait à être adopté dans sa forme initiale, à annuler un arrêt de 1973. Ce dernier garantit le droit des Américaines à disposer de leur corps à travers l'ensemble du pays, en se fondant sur le droit à la vie privée. Les États-Unis, s'ils entérinent un recul de l'accès à l'IVG, adopteraient une position singulière au sein de l'OCDE, tout en allant à l'encontre des dynamiques sociales qui ont marqué le début du XXIe siècle.
L'IVG, souvent autorisé sous conditions
Instauré en France par la loi Veil du 17 janvier 1975, l'avortement est un droit dont ne dispose pas de nombreuses femmes à travers le monde. Et quand bien même certains pays légalisent le recours à l'IVG, ils le conditionnent bien souvent au remplissage de certaines conditions plus ou moins restrictives. Le Center for Reproductive Rights (CRR), ou centre pour les droits reproductifs, suit avec attention les législations en vigueur à travers le monde, ainsi que les évolutions qui interviennent à la faveur de réformes.
La carte qui suit regroupe une partie de ses travaux, montrant en vert les pays où l'accès à l'IVG est le plus facile. Les femmes n'ont généralement qu'à en formuler la demande, les seules restrictions étant relatives à la durée maximale de gestation. La durée la plus couramment retenue étant de 12 semaines.
Les pays représentés en rouge sont ceux qui se montrent les plus restrictifs. L'avortement y est généralement interdit, sauf lorsque la vie de la mère se trouve en danger. De nombreux pays d'Afrique sont concernés, mais l'on en trouve aussi en Asie ou sur le continent américain. "Près de 90 % des pays autorisent l'avortement, au minimum, lorsque la vie de la femme est en danger", note le CRR. Il ajoute que "la grande majorité des pays autorisant l'avortement lorsque la vie de la femme est en danger autorisent également l'avortement pour d'autres motifs, notamment lorsque la grossesse présente un risque pour la santé de la femme et en cas de viol ou d'inceste". C'est le cas dans de multiples pays représentés en orange sur la carte, en Afrique en particulier.
Dans les pays représentés en jaune, enfin, l'accès à l'IVG ne s'effectue pas sur demande, mais l'éventail des critères permettant de le réaliser se révèle assez large. Il est ainsi plus facile d'y recourir que dans les pays d'une couleur plus foncée. Le Japon, la Finlande, le Royaume-Uni ou encore l'Éthiopie sont concernés. S'il serait fastidieux de lister pour chaque pays l'état de la législation, notez que le CRR rend ces infirmations accessibles via son site Internet (en anglais).
L'organisation note par ailleurs qu'un mouvement global de démocratisation de l'accès à l'IVG s'observe dans le monde. La vidéo qui suit l'illustre : elle montre l'évolution des législations entre 1994 et 2019 et permet de constater que le nombre de pays refusant en bloc d'accorder aux femmes le droit à l'avortement diminue de manière notable. Si les États-Unis reviennent en arrière sur la question dans les mois qui viennent, ils iraient dont à rebours des évolutions politiques et sociales qui marqués les sociétés au cours des dernières décennies.
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