Les stations de ski restent fermées : les professionnels entre "colère" et "tristesse"

Publié le 21 janvier 2021 à 7h20, mis à jour le 21 janvier 2021 à 7h37

Source : TF1 Info

COUP DUR - A l’issue d’une visioconférence avec les acteurs du secteur, le secrétaire d’Etat au Tourisme Jean-Baptiste Lemoyne a annoncé que les stations de ski ne rouvriraient pas le 1er février. Si une réouverture à une date plus tardive n’est pas exclue à ce stade, les professionnels s’attendent déjà à une saison blanche.

Le verdict est tombé mercredi : les stations de ski ne rouvriront pas leurs remontées mécaniques le 1er février, compte tenu de la situation sanitaire. La saison est très probablement condamnée, ce qui amènera l'État à renforcer son soutien.

Quelques heures après un Conseil de défense sanitaire consacré aux "mesures de freinage" de la pandémie de Covid-19, qui "demeurent plus que jamais nécessaires" alors que les indicateurs sanitaires restent mauvais en France, le secrétaire d'État au tourisme a annoncé que le secteur s'orientait "hélas vers une saison blanche". "Une réouverture mi ou fin février paraît hautement improbable", a annoncé Jean-Baptiste Lemoyne lors d'une conférence de presse téléphonique. Or, les vacances d'hiver représentent pour ce secteur l'essentiel de la saison - déjà amputée de Noël.

Si le suspense était mince, les professionnels espéraient malgré tout une réouverture "pour assurer la survie de l'écosystème montagne" et "limiter l'impact social" sur une industrie touristique de la montagne qui représente entre 250.000 et 400.000 emplois directs et indirects.

Un "coup de massue"

La décision de ne pas rouvrir est "d'une tristesse absolue", a réagi auprès de l'AFP Alexandre Maulin, le président de Domaines skiables de France (DSF), qui ne croit pas à une ouverture en fin de saison. "On avait placé nos tout derniers espoirs dans le fait de faire février" et "on vient de prendre un coup de massue dans la gueule." "Maintenant, il va falloir assumer la parole du président, 'quoi qu'il en coûte', et qu'on sauve tous les acteurs du secteur, tous !", ajoute-t-il.

"C'est le seul sport de plein air qu'on ne peut pas faire, c'est très difficile à admettre", s'insurge pour sa part Eric Brèche, le président du Syndicat national des moniteurs du ski français (SNMSF). Ouvrir fin février ou début mars, c'est "comme (si) on ouvrait une plage début novembre", ironise-t-il.

Fabrice Boutet, le directeur général de Sata Group, qui gère les grandes stations des Deux Alpes et de l'Alpe d'Huez (Isère), fait part de sa "colère". "C'est terrible", estime-t-il, en particulier pour les saisonniers. "Il y a toute une génération qui ne travaille pas, qui perd le sens, la valeur du travail".  Selon lui, le gouvernement "n'ose pas dire que c'est terminé" alors que "ce serait un gouffre total d'ouvrir au 15 mars".

Canons à indemnisation

Devant l'ampleur des enjeux pour le secteur, les appels à la réouverture s'étaient multipliés ces derniers jours : dimanche, Henri Giscard d'Estaing, le PDG du Club Med, exhortait dans le Journal du dimanche  à "sauver la montagne". Lundi, le nouveau Collectif des entreprises de montagne, qui dit représenter 12 milliards d'euros de chiffre d'affaires et 200.000 emplois directs, avait appelé à augmenter les aides "pour assurer la survie de l'écosystème montagne" et "limiter l'impact social".

Le Premier ministre Jean Castex recevra dans les jours qui viennent les acteurs de la montagne afin de "finaliser les mesures de soutien économique" qui permettront de renforcer l'accompagnement des entreprises touchées par la fermeture prolongée des stations de ski, a rapporté Jean-Baptiste Lemoyne. "Les canons à neige ne vont pas fonctionner, les canons à indemnisation doivent être au rendez-vous", a déclaré le secrétaire d'État au tourisme, soulignant que les fabricants de matériels, en aval de la filière, devraient également être aidés "pour pouvoir continuer à investir".


La rédaction de TF1info

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