Violences sexistes : des dizaines de milliers de personnes manifestent à travers la France contre l'"impunité" des agresseurs

F.R avec AFP
Publié le 19 novembre 2022 à 22h55

Source : Sujet TF1 Info

Des manifestations contre les violences sexistes et sexuelles ont réuni des dizaines de milliers de personnes dans toute la France ce samedi.
Cinq ans après l'émergence du mouvement #MeToo, les manifestants réclament une "loi cadre" contre l'"impunité" des agresseurs.

Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté ce samedi dans toute la France pour dénoncer les dysfonctionnements de la justice en matière de lutte contre les violences sexistes et sexuelles et notamment réclamer une "loi-cadre" contre l'"impunité" des agresseurs. Cinq ans après l'émergence du mouvement #MeToo, près de 90 associations, syndicats ou partis de gauche avaient appelé à un "raz-de-marée dans la rue pour crier notre colère".

À Paris, la manifestation, partie dans l'après-midi de la place de la République et qui a relié la place de la Nation, a rassemblé 80.000 personnes, selon les organisatrices, et 18.500 selon la police. "Nous sommes fortes, nous sommes fières et féministes et radicales et en colère", scandaient des manifestantes, tandis que d'autres criaient "MeToo partout, justice nulle part".

39 actions en régions

Sur des pancartes, uniformément violettes, la couleur emblématique du rassemblement, on pouvait lire notamment "mâle dominant, pour qui tu te prends ?", "stop à la culture du viol" ou encore "croire les victimes sauve des vies". Les associations réclament un budget public de deux milliards d'euros par an, mais aussi une "loi-cadre" qui instaurerait notamment des "brigades et juridictions spécialisées", une aide financière pour la "mise en sûreté" des femmes victimes, 15.000 places d'hébergement supplémentaires ou le renforcement de l'éducation à la vie sexuelle et affective à l'école. 

La ministre chargée de l'égalité hommes-femmes Isabelle Rome a rappelé sur RMC qu'elle était ouverte à la mise en place d'une police et d'une justice spécialisées, sujet sur lequel planche une mission parlementaire. Quant aux moyens financiers, "ils n'ont cessé d'augmenter", selon elle, pour atteindre "un montant global de 2,4 milliards" d'euros, a-t-elle observé en reconnaissant que ces sommes n'étaient "pas spécifiquement" dédiées à la lutte contre les violences.

L'appel à manifester - en amont du 25 novembre, journée mondiale de lutte contre les violences à l'égard des femmes -, concernait de nombreuses villes de France. Le ministère de l'Intérieur a décompté 13.600 personnes dans 39 actions en régions, dont les plus importantes à Rennes (2500), Lille (1700) et Toulouse (1700).


F.R avec AFP

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