Octogénaire tuée en Moselle : les associations dénoncent "le 1er féminicide de l'année"

par Mathilde ROCHE
Publié le 4 janvier 2020 à 23h24
Octogénaire tuée en Moselle : les associations dénoncent "le 1er féminicide de l'année"

Source : Google Maps

FAIT DIVERS - A Ars-sur-Moselle (57), une octogénaire est décédée "dans des conditions violentes" au domicile conjugal. Son mari est le principal suspect, il a été interpellé, puis hospitalisé d'office en psychiatrie.

Raymonde, 84 ans, a été retrouvée sans vie à son domicile à Ars-sur-Moselle, ce samedi 4 janvier. Dans la matinée, les pompiers puis les gendarmes et leurs spécialistes de police scientifique se sont succédé dans le pavillon de cette ville voisine de Metz, comme le rapporte Le Républicain Lorrain.

Son mari Roger, également octogénaire, est fortement soupçonné de l'avoir tuée. Immédiatement interpellé, il a d'abord été transporté à l’hôpital pour un simple contrôle de son état de santé. Mais avant d'avoir été entendu par les gendarmes, il a été interné d'office en psychiatrie, comme le confirme le parquet de Metz.

Une mort "dans des conditions violentes"

Les voisins n’ont rien entendu de ce qu'il s’est passé et se disent "abasourdis" de ce meurtre présumé, évoquant "des gens discrets" ou des rapports "cordiaux". Le maire d’Ars-sur-Moselle, Bruno Valdevit, a lui-même assuré à nos confrères : "Je ne peux pas dire que ce sont des gens invisibles, mais si, dans le bon sens du terme. Ce sont des gens gentils, sans histoire, d’une amabilité telle que j’ai du mal à imaginer le pire pour eux". Pour eux, mais surtout pour elle. 

D'après le témoignage du frère aîné de l'auteur présumé, Roger était "dépressif" et "avait des crises". La victime quant à elle était malade "et avait une pile au cœur", a affirmé une de ses belles-sœurs au quotidien local.

Selon les premiers éléments fournis par le parquet de Metz, Raymonde est "décédée dans des conditions violentes" et "tous les éléments portent à penser qu'il s'agit d'un drame familial". L'enquête a été confiée à la section de recherches de Metz, et une  autopsie devait être réalisée en début de semaine. 

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Premier féminicide de l'année recensé par les associations

Un drame familial pour le parquet, un féminicide pour les associations de défense du droit des femmes. Le premier de l'année 2020, alors que l'année précédente a compté 149 femmes mortes sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint. La page "Féminicides par compagnons ou ex", qui effectue un long travail de recensement depuis plusieurs années pour nommer les victimes et alerter l'Etat et la société, a exprimé son désarroi sur Facebook.

"Non, ce ne sont pas des "drames familiaux" ni des "drames de la séparation" ni des "crimes passionnels", ce sont des féminicides conjugaux perpétrés par des hommes frustrés qui pensent détenir un permis de tuer", ont écrit les organisatrices. Des "assassinats systémiques", qu'elles disent "tolérés, minimisés, ignorés des politiques... tellement moins spectaculaire, donc moins effrayant que le terrorisme religieux et pourtant tout aussi mortifère !"

L'organisme #NousToutes a également déploré cette nouvelle, en appelant toujours Emmanuel Macron à prendre "des politiques publiques à la hauteur" de ces drames et de leur nombre. Le 23 novembre dernier, ce collectif avait réuni plus de 150 000 personnes dans toute la France pour une marche contre les violences faites aux femmes, dont 100 000 dans les rues de Paris.


Mathilde ROCHE

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