Migrants décédés au large de Calais : des "sanctions" évoquées contre les secours français

A. Lo. avec AFP
Publié le 17 novembre 2022 à 12h52

Source : JT 20h Semaine

Le secrétaire d'État chargé de la Mer, Hervé Berville, était devant l'Assemblée nationale ce jeudi 17 novembre.
Des révélations sont récemment sorties dans la presse sur les conditions du naufrage de migrants en novembre 2021 dans la Manche.
Selon lui, des sanctions pourraient être prises.

Près d'un an après le naufrage de migrants qui a fait 27 morts dans la Manche, au large de Calais, le secrétaire d'État chargé de la Mer, Hervé Berville a évoqué de possibles "sanctions", "si à un quelconque moment il y a eu un manquement, une erreur". Des déclarations faites suite aux révélations par le journal Le Monde des conditions de cette tragédie.

Plusieurs enquêtes en cours

Dans son édition en date de lundi 14 novembre, le quotidien affirme que les passagers du "small boat" qui a fait naufrage dans la nuit du 23 au 24 novembre 2021 au large de Calais ont appelé à une quinzaine de reprises les autorités françaises pour leur demander de l'aide, en vain. 

Le média, qui dit avoir consulté des éléments de l'enquête judiciaire menée à Paris, suggère que les secours français ont attendu que les naufragés dérivent dans les eaux anglaises. "Comme vous, comme nos concitoyens, la lecture de cet article a ajouté de l'effroi à la douleur et à la tragédie", a dit dans l'hémicycle Hervé Berville, en marge de l'examen d'un texte de coopération entre la France et la Grande-Bretagne. 

"Bien évidemment, si ces faits sont avérés, si ces personnes étaient dans les eaux françaises et si à un quelconque moment il y a eu un manquement, une erreur, les sanctions seront prises. Soyez-en assurés", a-t-il souligné devant les députés. "Une enquête judiciaire est en cours" et "l'administration a également lancé une enquête interne, il y aura là aussi les leçons à en tirer", a poursuivi le secrétaire d'Etat.

Dans une conversation téléphonique avec le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS), un migrant déclare : "Au secours s'il vous plaît (...) je suis dans l'eau". "Oui, mais vous êtes dans les eaux anglaises Monsieur", lui répond son interlocutrice. "Non, non pas les eaux anglaises, les eaux françaises, s'il vous plaît, pouvez-vous venir vite", supplie-t-il encore, avant que la conversation ne soit coupée.

"Ah bah, t'entends pas, tu seras pas sauvé. 'J'ai les pieds dans l'eau', bah je t'ai pas demandé de partir", dit alors l'opératrice. Auditionnés à la suite du naufrage, les agents du CROSS avaient invoqué le manque de moyens qui contraint "à prioriser". Le soir du drame, le centre régional a dû traiter "des centaines, voire des milliers d'appels", rapportait l'un d'eux. Par ailleurs, les retranscriptions de conversations laissent apparaître que le CROSS a contacté à plusieurs reprises les garde-côtes britanniques. Plusieurs associations d'aide aux migrants ont fait part de leur "consternation" après ces révélations.


A. Lo. avec AFP

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