CYBER-HARCÈLEMENT – L’adolescente Mila, harcelée en début d’année sur les réseaux sociaux pour avoir vertement critiqué l’islam, est de nouveau menacée de mort après la publication d’une vidéo dans laquelle elle réitère ses propos. Marlène Schiappa a pris sa défense sur Twitter. Le parquet de Vienne a ouvert une enquête.
Tout est reparti d’une vidéo partagée samedi 14 novembre. Sur Tik tok, Mila - la jeune lycéenne iséroise - a réitéré ses propos virulents envers l'islam. En janvier dernier, sa première vidéo avait entraîné des menaces de mort et de viol à répétition sur les réseaux sociaux. Et fait basculer son quotidien.
Depuis samedi, la jeune femme a reçu une nouvelle déferlante de messages haineux, "une trentaine à la minute", explique-t-elle. Une menace de mort fait notamment allusion à la décapitation du professeur d’histoire Samuel Paty.
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"C'est de la persécution", dénonce Marlène Schiappa
Dimanche, la vidéo de Mila était une nouvelle fois le sujet le plus discuté sur la plateforme Twitter à coups de hashtag. "ProtegeonsMila" contre "Je ne serai jamais Mila". D’autres internautes invitent à bloquer ou signaler le compte de la jeune femme plutôt que de l’insulter. "Le lynchage que je vis est hard. Je reçois une trentaine de menaces et messages haineux à la minute. Les frustrés ne comprendront donc jamais que j’ai plus de peine pour eux et leur secte qu’autre chose mdr", a réagi la jeune femme dans un tweet. "Ce n’est plus de la controverse c’est de la persécution contre une mineure qui plus est", a défendu Marlène Schiappa ce dimanche 15 novembre. La ministre délégué à la Citoyenneté a indiqué adresser "dès lundi matin un signalement au Procureur".
La jeune #Mila est de nouveau cible de harcèlement, menaces de mort, photomontages morbides... Ce n’est plus de la controverse c’est de la persécution, contre une mineure qui plus est. 👉🏾 J’adresse dès lundi matin un signalement au Procureur (article 40) #ProtegeonsMila #Justice — 🇫🇷 MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) November 15, 2020
Le député LaREM Mounir Mahjoubi a lui aussi dénoncé les menaces à l'encontre de la jeune femme. "Ceux qui ont franchi la ligne sont ceux qui la menacent."
On entend parfois " #Mila va trop loin !" Et pourtant, aucun doute à avoir, ceux qui ont franchi la ligne sont ceux qui la menacent. Appel au raid sur TikTok, menace de mort par DM, harcèlement en ligne collectif, vous aurez des comptes à rendre devant la justice. #Liberte https://t.co/st7XUZj7WP — Mounir Mahjoubi (@mounir) November 15, 2020
Enquête ouverte pour menaces de mort
L'affaire aura des suites judiciaires puisque le parquet de Vienne a annoncé dimanche l'ouverture d'une enquête pour menaces de mort et harcèlement électronique. "Les auteurs de ces menaces, une fois identifiés, seront poursuivis en justice" indique la procureure Audrey Quey. "Ils encourent jusqu'à 3 ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende."
Dans la première enquête ouverte après les menaces de mort reçues en début d'année, plusieurs personnes ont été mises en examen. En France, à Auch, un jeune homme de 23 ans avait été condamné le 1er octobre à trois ans de prison dont 18 mois avec sursis, pour des menaces de mort.
En début d’année, la polémique autour des propos de Mila avait pris une ampleur telle que le sujet avait été abordé jusqu'à l'Assemblée nationale (voir la vidéo ci dessous). Dans la seule interview qu'elle avait donné alors, dans l'émission Quotidien, la jeune femme avait assumé ses propos mais regretté leur vulgarité.
La jeune fille, qui a depuis changé de lycée, a de nouveau été menacée cet été à Malte, sur son lieu de vacances. Son agresseur avait été arrêté et condamné sur place à de la prison avec sursis.