Selon une étude Ifop, deux jeunes sur trois croient à au moins une contre-vérité.Un taux de croyance élevé, renforcé par le temps passé sur les réseaux sociaux.Car c'est sur ces plateformes que nombre de ces théories sont popularisées.
À l'heure des réseaux sociaux, les jeunes qui utilisent régulièrement ces plateformes seraient plus sensibles aux théories complotistes, laissant craindre une rupture d'une partie de cette génération avec le consensus scientifique et médiatique, selon une étude*. Ainsi, de nombreuses théories, qu'elles soient nées du contexte sanitaire (la crise Covid) ou international (la guerre en Ukraine), ou qu'elles soient des classiques de l'anti-science, sont diffusées sur les réseaux sociaux. Elles touchent alors une audience importante et trouvent un taux grandissant de perméabilité chez les jeunes.
Des théories surreprésentées chez les utilisateurs de TikTok
L'enquête de l'Ifop réalisée sur le sujet pour la Fondation Jean Jaurès et la Fondation Reboot, montre que deux jeunes sur trois croient à une contre-vérité au moins. Ainsi, 19% des jeunes âgés de 18 à 24 ans souscrivent à "l'Alien theory", qui affirme que "les pyramides égyptiennes ont été bâties par des extraterrestres", soit presque quatre fois plus que les seniors (5%). 20% des jeunes estiment par ailleurs que "les Américains ne sont jamais allés sur la Lune", soit une proportion en hausse de 5 points en 5 ans.
Alors qu’elle reste marginale chez les seniors (3%), l’idée selon laquelle on nous ment sur la forme de la Terre est partagée par près d’un jeune sur six (16%). Les platistes sont surreprésentés chez les jeunes, et notamment les gros utilisateurs de services de vidéos en ligne comme YouTube (21%), d’applications comme Telegram (28%) ou de TikTok comme moteur de recherche (29%).
Autre exemple, l'étude montre qu'une part significative de jeunes semble perméable aux thèses trumpistes, à l'heure où des réseaux sociaux comme TikTok sont accusés de favoriser ces thèses complotistes. "L’assaut du Capitole en janvier 2021 a été mis en scène pour accuser les partisans de Donald Trump", a par exemple un nombre d’adeptes (24% en moyenne) deux fois plus élevé chez les utilisateurs pluriquotidiens du réseau social chinois (29%) que chez les non-utilisateurs (19%).
C'est donc bien chez les utilisateurs très réguliers des réseaux sociaux que l’on observe le plus d’adeptes à ces contre-vérités. Toujours selon cette étude, la proportion de jeunes adhérant à au moins une de ces contre-vérités atteint des sommets chez les utilisateurs pluriquotidiens de réseaux sociaux de microblogging (81%) en général et de TikTok en particulier (74%), avec un pic chez les tiktokeurs utilisant le réseau chinois quotidiennement comme moteur de recherche (79%).
Étude Ifop pour la fondation Reboot et la fondation Jean Jaurès réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 28 octobre au 7 novembre 2022 auprès d’un échantillon national représentatif de 2 003 jeunes, représentatif de la population française âgée de 11 à 24 ans.
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info