DISPARITION - A l'âge de 78 ans, Bernard Tapie a perdu son combat contre le cancer, maladie contre laquelle il se battait depuis plus de quatre ans. Sa famille a annoncé sa disparition ce dimanche 3 octobre.
Ce dimanche 3 octobre, Bernard Tapie s'est éteint. A 8H40, indique ses proches, cette figure du paysage médiatique et politique français a été emporté par le cancer, maladie contre laquelle il se battait depuis quatre ans. En septembre 2017, sa famille confirmait l’information, comme le 1er round d'une bagarre qui ne faisait que commencer : Bernard Tapie est gravement malade, atteint d’un cancer. "Bernard souffre d’un cancer de l’estomac avec extension sur le bas de l’œsophage", indiquait-elle. Joint par l’AFP ce même jour, depuis son lit d'hôpital, Bernard Tapie assure qu’il va "se battre comme il l’a toujours fait".
Il sait instantanément qu’il ne sera pas seul dans cette épreuve : dès les premières rumeurs sur sa maladie, les supporters de l’OM – club qu’il a présidé de 1986 à 1994 - lui manifestent leur affection, déployant dans les tribunes du stade Vélodrome une banderole "Bernard à jamais le premier". Filant la métaphore footballistique, Tapie les remercie et leur assure que "le match n’est pas perdu, avec toujours la même espérance, pour ma vie bien sûr, mais pour notre club, pour notre ville, pour notre région, il faut gagner".
Battant, Bernard Tapie est toujours resté optimiste sur ses chances de guérison et de survie, même dans les périodes les plus difficiles de sa maladie. En avril 2021 à Gilles Bouleau, il explique : "La médecine va à une vitesse incroyable (…) Celui qui est atteint aujourd’hui d’un cancer dit mortel à court terme, eh bien ce n’est pas sûr. Donc, il faut continuer à se battre."
Outre ses envies de refaire du théâtre et du cinéma, ses proches sont également une source de motivation importante. "Chacun trouve le mobile de son combat. Ce qu’il y a d’universel, c’est d’arrêter de faire souffrir ceux qui sont autour de nous. Car ils souffrent, eux aussi", "j’essaie d’être heureux dans la vie et de rendre heureux ceux qui vivent avec moi", confie-t-il sur TF1.
"On se bouge, on ne reste pas allongé"
Mais en décembre 2020, après opération et traitements expérimentaux, la maladie a gagné du terrain. Bernard Tapie ne baisse pas les bras ; dans un entretien au magazine Sept à Huit, il évoque l’énergie dont il s’oblige à faire preuve, "celle qui alimente l’immunité". "On se bouge, on ne reste pas allongé, on évite les anti-douleurs, bref on fait tout pour rester intact". Malgré tout, l’ancien ministre n'est pas un "surhomme" : il avoue vivre dans la peur "à l’attente du résultat d’un examen, et puis dès qu’il tombe, il tombe. Mais avant qu’il arrive, je suis angoissé".
Sa maladie, métastasée au fil des années, l’ancien ministre l’attribuait à ses ennuis judiciaires, et plus précisément à son renvoi en correctionnelle pour escroquerie dans l’affaire du Crédit Lyonnais. "Les médecins sont unanimes : quand t’as la vie que j’ai eue moi, t’as pas ce genre de truc si t’as pas des grosses emmerdes", déclare-t-il à l’AFP en mars 2019. "Quand j’ai appris que j’avais un cancer, je n’ai pas compris. Je ne fumais pas, je ne buvais pas…. J’avais juste quelques emmerdes avec le Crédit Lyonnais", avait-il ajouté en avril dernier sur le plateau de TF1. Malgré un tempérament de battant loué par tous ceux qui l'ont approché, Bernard Tapie a perdu son combat contre la maladie, après quatre ans d'efforts, quatre ans de leçons de courage qu'il a dispensées, la voix éraillée par la maladie, jusqu'aux derniers jours.
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