Mort de Loan : des éléments accablants pour les parents mis en examen

par Maud VALLEREAU
Publié le 2 septembre 2014 à 11h59
Mort de Loan : des éléments accablants pour les parents mis en examen

CREUSE - Présentés à un juge d'instruction lundi soir, les parents du petit Loan ont été mis examen et écroués dans la foulée. Ils avaient tenté de faire croire à l'enlèvement de leur bébé de 4 mois avant de passer aux aveux. Les premiers éléments de l'enquête à leur encontre sont accablants.

Les parents du petit Loan ont passé leur première nuit en prison. Suite à son audition devant le juge lundi soir, Cédric Danjeux a été mis en examen pour "violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner" avant d'être écroué. Sa compagne, Christelle Mourlon, est de son côté poursuivie pour "non-assistance à personne en danger, recel de cadavre, dénonciation de crime et délit imaginaire".

Le couple avait fait croire à l'enlèvement de son bébé de 4 mois près d'un lac à Chénérailles (Creuse) la semaine dernière. Mais après quatre jours de mensonges, il avait fini par craquer dimanche, avouant à demi-mot le meurtre de l'enfant suite à une "punition" qui avait "mal tourné". Sur leurs indications, les enquêteurs avaient retrouvé le corps du nourrisson enterré près d'un étang de Saint-Sulpice-les-Champs.

Une macabre mise en scène

"Loan est mort des suites de violences qui lui ont été infligées, a indiqué le vice-procureur de la République Bruno Robinet lundi soir. Il est acquis que des coups multiples ont été portés, et d'une violence suffisante pour entraîner la mort du bébé" qui avait subi en juillet une opération chirurgicale du coeur. Le père a endossé la responsabilité du drame et "mis sa compagne hors de cause pour les violences", a-t-il précisé.

Le magistrat a par ailleurs révélé qu'ils avaient "élaboré de manière concertée un véritable scénario" après le décès de Loan qui, selon l'autopsie, remonterait entre le 20 et le 21 août. Pour cacher sa mort, les parents ont ainsi joué la comédie, promenant un poupon en plastique dans leur landau et allant jusqu'à préparer des biberons qui ont été découverts à leur domicile. Le but était "d'égarer les enquêteurs en les conduisant sur la piste fantaisiste" du kidnapping "qui n'a pas résisté très longtemps aux investigations". Car depuis le début de l'affaire, leur récit était apparu décousu.

Un climat particulièrement violent prédominait dans ce couple issu d'un milieu modeste et suivi par les services sociaux. Cédric avait, entre autres, été condamné pour avoir frappé la mère de son enfant en février. De l'aveu même de leur famille, le nourrisson "n'avait pas sa place chez eux". "Il était en danger. Il aurait fallu que les services sociaux le leur enlèvent". Un argument réfuté dimanche par le procureur de la République de Guéret, Sébastien Farges : "Les services sociaux n'ont pas été défaillants. Ils sont allés au bout de ce qu'ils pouvaient faire".
 


Maud VALLEREAU

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