MOBILISATION - Les proches de Naomi, une Strasbourgeoise de 22 ans décédée en décembre dernier, se mobilisent pour connaître les causes de sa mort. Et accusent le Samu de négligence. Alors que les Hôpitaux universitaires de Strasbourg ont ouvert une "enquête admistrative", sa grande sœur témoigne auprès de LCI.
Naomi Musenga, une Strasbourgeoise de 22 ans, aurait-elle pu être sauvée ? C'est la question à laquelle vont tenter de répondre les hôpitaux universitaires de Strasbourg qui, le 3 mai dernier, ont ouvert "une enquête administrative" en interne. Quelques jours plus tôt, le 27 avril, un article publié sur le site Hebdi, se définissant comme un "lanceur d'alerte alsacien", dénonçait la mauvaise prise en charge de la jeune femme par le standard du Samu local peu de temps avant sa mort.
Le décès de Naomi, qui venait de devenir mère, remonte au 29 décembre 2017. À cette période-là, aucune enquête n'est ouverte sur les circonstances du drame. Six mois plus tard, l'affaire connaît un rebondissement. Hebdi publie en effet un enregistrement où l'on peut entendre la voix affaiblie d'une femme se plaignant d'avoir "très mal au ventre, d'avoir mal partout". Au bout du fil, une autre femme lui conseille avec brusquerie d'appeler SOS Médecins.
En voici la retranscription :
- Oui, Allô !
- Allô... Aidez-moi, madame... (voix faible)
- Oui, qu'est-ce qui se passe ?
- Aidez-moi...
- Bon, si vous me dites pas ce qu'il se passe, je raccroche.
- Madame, j'ai très mal...
- Oui, ben, vous appelez un médecin hein, d'accord ? Voilà, vous appelez SOS médecins.
- Je peux pas
- Vous pouvez pas ? Ah bon, vous pouvez appeler les pompiers, mais vous pouvez pas...
- Je vais mourir.
- Oui, vous allez mourir, certainement un jour comme tout le monde...
- Vous appelez SOS médecins, c'est 03 88 75 75 75, d'accord ?
- Si vous plaît, aidez-moi madame
- Je peux pas vous aider, je sais pas ce que vous avez.
- J'ai très mal, j'ai très très mal
- Et où ?
- J'ai très mal au ventre... j'ai mal partout
- Oui ben vous appelez SOS médecins au 03 88 75 75 75 voilà, ça je ne peux pas le faire à votre place. 03 88 75 75 75. Qu'un médecin vous voie, ou sinon vous appelez votre médecin traitant, d'accord ?
- D'accord
- Au revoir."
Cet enregistrement correspond-t-il à la prise en charge de Naomi ? C'est ce qu'affirme le site lanceur d'alerte.
En tant qu'être humain, Naomi avait le droit d'être secourue
La grande sœur de Naomi
LCI a pu entrer en contact ce lundi avec la grande sœur de Naomi. Celle-ci nous confirme qu'elle s'est procurée, avec sa famille, cet enregistrement du Samu. "Nous ne savons toujours pas pourquoi Naomi est décédée, on n'a pas su nous donner les causes de sa mort" témoigne-t-elle. "Peu après sa mort, on s'est dit 'Il faut qu'on comprenne !'. On a commencé à se demander pourquoi le Samu n'était pas venu tout de suite, c'est la raison pour laquelle nous avons réclamé l'enregistrement de sa conversation."
Elle poursuit : "Elle était seule, elle disait qu'elle allait mourir, ses draps étaient souillés. Personne ne devrait mourir dans ces conditions ! Aujourd'hui, il faut que ça se sache. Naomi, en tant qu'être humain, tout simplement, avait le droit d'être secourue, d'être prise en charge. Cela ne doit plus se reproduire."
Côté justice, le dossier n'en est qu'à ses balbutiements. Contacté par LCI, le parquet de Strasbourg indique qu'un courrier, rédigé par la famille de la patiente, a été réceptionné très récemment, demandant l'ouverture d'une enquête sur les causes de la mort. La procureure est donc saisie. En attendant, sur les réseaux sociaux, sous le hashtag #JusticePour Naomi, des internautes réclament des "sanctions très lourdes" et mettent en cause "le racisme en milieu hospitalier".
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