RESPONSABILITÉ - Après la mort de trois gendarmes lors d'une intervention pour violences conjugales, la ministre déléguée auprès du ministre de l'Intérieur a rappelé que les hommes auteurs de violences conjugales "cumulent les violences".
"Les hommes violents avec leur femme ou avec leurs enfants sont un danger pour toute la société et pas uniquement pour leur famille", a estimé mercredi 23 décembre sur franceinfo Marlène Schiappa, ministre déléguée auprès du ministre de l'Intérieur, au lendemain de la mort de trois gendarmes dans le Puy-de-Dôme. Le brigadier Arno Mavel, l’adjudant Remi Dupuis et le lieutenant Cyrille Morel ont été visés par les tirs d'un forcené, auteur de violences conjugales, dans la nuit de mardi à mercredi. Âgé de 48 ans, il était connu pour non-paiement de la pension alimentaire et menaces de mort réitérées sur son ex-femme, en 2016 et 2017. "En général ce sont des personnes qui cumulent plusieurs types de violences, c'est ce qu'on a vu là car il a fait feu et tué trois gendarmes et blessé grièvement un quatrième", a poursuivi la ministre.
Les gendarmes "en première ligne"
Lors de cette interview, Marlène Schiappa a rendu un hommage appuyé aux forces de l'ordre, "en première ligne" dans les affaires de violences conjugales. "Tous les jours, il y a des policiers, des gendarmes, qui interviennent dans les foyers, qui poussent les portes pour aller sauver des femmes et des enfants au péril de leur vie au sens premier du terme". Des propos qui font écho au communiqué de presse publié mercredi par la Fondation des femmes, qui rappelait que "les gendarmes sont un des derniers filets de protection dont les femmes à risque de féminicide peuvent bénéficier".
Reaction: Gendarmes tués dans le #PuydeDôme dans le cadre d'une tentative de féminicide par un conjoint violent : la Fondation des Femmes rend hommage et appelle, à nouveau, à agir plus fortement contre les #violencesfaitesauxfemmes #communiquédepresse pic.twitter.com/68az1V1u38 — Fondation des Femmes (@Fondationfemmes) December 23, 2020
Réagissant à ce drame sur Twitter, Emmanuel Macron les a qualifiés mercredi de "héros" sur Twitter. "Pour nous protéger, nos forces agissent au péril de leur vie. Ce sont nos héros", a-t-il écrit.
Ils intervenaient pour secourir une femme victime de violences conjugales dans le Puy-de-Dôme, trois gendarmes ont été tués, un quatrième blessé. La Nation s'associe à la douleur des familles. Pour nous protéger, nos forces agissent au péril de leur vie. Ce sont nos héros. — Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) December 23, 2020
Plus de moyens pour lutter contre les violences conjugales et intrafamiliales
Elle appelle à renforcer les moyens d'intervention des forces de l'ordre. "Ces moyens doivent aussi permettre à ce que l'intervention des forces de l'ordre soit plus systématique et anticipée afin que les femmes ne se retrouvent pas seules face à la violence et à ce que les gendarmes aient les moyens d'intervenir avant des situations extrêmes", ajoute la Fondation. Une nécessité que semble avoir bien entendue le gouvernement. Sur franceinfo, Marlène Schiappa fait ainsi savoir que le gouvernement a "lancé le recrutement de deux intervenants sociaux par département, dans chaque brigade de gendarmerie et dans les commissariats pour que les femmes soient mieux accompagnées".
Sur Twitter, la ministre rappelait également mercredi l'existence de la plateforme arretonslesviolences.gouv.fr, ouverte 24/24, sept jours sur sept. Douze policiers sont récemment venus renforcer les équipes de ce portail de signalement, qui a vu "augmenter son activité de 60%", dit-elle.
Témoins, victimes de #ViolencesConjugales , des policiers et des gendarmes sont à votre écoute sur https://t.co/7LUx3IDHAD 👩🏻💻 Signalez 24h/24 et 7j/7 pic.twitter.com/PqKwRpP55Q — 🇫🇷 MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) December 23, 2020
Alors que la période des fêtes de fin d'année est une période de recrudescence des violences conjugales et intrafamiliales, Marlène Schiappa a appelé sur franceinfo les témoins à appeler les forces de l'ordre, estimant qu'il y a "une responsabilité globale de toute la société y compris des témoins". Depuis le début de l'année, 93 femmes ont été victimes de féminicide en France.
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