DÉCÈS - L'homme d'affaires belge dont l'enlèvement en 1978 à Paris avait défrayé la chronique, est décédé mercredi à 80 ans à l'hôpital de Pontoise. Il avait été libéré après 63 jours de captivité, au cours desquels ses ravisseurs n'avaient pas hésité à lui trancher un doigt.
En janvier 1978, le baron Edouard-Jean Empain devenait célèbre suite à son enlèvement à Paris. Quarante ans plus tard, cet homme d’affaires belge est décédé à l'âge de 80 ans en France, a indiqué jeudi une de ses proches sur Facebook confirmant des informations des médias belges.
Ancien PDG du groupe Empain-Schneider (1971-1981), Edouard-Jean Empain était le petit-fils d'Edouard Empain, anobli par le roi des Belges Léopold II en 1907, qui avait bâti à partir de la fin du XIXe siècle un empire industriel, à l'origine notamment du réseau ferroviaire congolais et de la construction du métro parisien. Son nom a fait la une des médias après son enlèvement devant son domicile parisien le 23 janvier 1978. A l'époque, l'affaire fait grand bruit : durant 63 jours, il est séquestré, torturé, enchaîné, affamé et soumis à une pression psychologique insupportable dans un petit pavillon de Savigny-sur-Orge, dans l'Essonne, en banlieue parisienne. La rançon demandée est colossale : 80 millions de francs. Les ravisseurs envoient à sa famille l'auriculaire du baron pour prouver leur détermination.
L'establishement français "dérangé"
Le 22 mars, rendez-vous est pris avec les ravisseurs pour la remise de rançon. Débute alors un jeu de piste qui durera deux jours et qui se transformera en course-poursuite à travers Paris. L'un des ravisseurs est tué, l'autre est blessé, tout comme deux policiers. Alain Caillol, arrêté et blessé lors de la remise de rançon avortée, finit par demander à ses complices de relâcher leur otage. Le 26 mars, on trouve le baron Empain hagard, errant dans Paris, relâché par ses ravisseurs. Il avait perdu 20 kg, et l'auriculaire gauche.
Après sa libération, Edouard-Jean Empain s'était rapidement retiré des affaires, nourrissant de l'amertume sur le fait de ne pas avoir suscité d'empathie pendant ce rapt spectaculaire, au motif qu'il aurait "dérangé" l'establishment en France. "J’avais plein d’amis qui étaient prêts à payer (la rançon), mais comme il ne fallait pas que je revienne, il ne fallait surtout pas payer", déclarait-il en 2014.
D'après Diane Empain, ses obsèques seront célébrées le 29 juin à l’église Saint Georges de Bouffémont, à environ 25 km au nord de Paris. Il sera ensuite inhumé dans le cimetière de cette commune.
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