La dépouille de Colonna a été rapatriée en Corse mercredi soir.Elle a été accueillie par une haie d'honneur.Les obsèques du militant indépendantiste corse doivent avoir lieu vendredi dans son village familial.
Au moins 1500 personnes, selon les autorités, étaient massées le long de la route. La dépouille d'Yvan Colonna est arrivée à Ajaccio mercredi soir, accueillie par une haie d'honneur. Les funérailles du militant indépendantiste corse condamné à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Erignac en 1998 doivent se tenir vendredi à Cargèse.
Quand on touche l'un des nôtres, on est tous là, quelles que soient les divisions qu'on peut avoir.
Jean Mattei, figure connue de la scène musicale insulaire
Au passage du corbillard transportant le cercueil recouvert d'un drapeau corse, certains dans la foule silencieuse se sont approchés pour toucher le véhicule, d'autres faisant le signe de croix. Des lumignons rouges étaient alignés sur le bitume et des centaines de drapeaux corses étaient brandis, a constaté un journaliste de l'AFPTV.
"On veut montrer à l'État français qu'il y a un peuple corse" et que "quand on touche l'un des nôtres, on est tous là, quelles que soient les divisions qu'on peut avoir", a réagi auprès de l'AFPTV Jean Mattei, figure connue de la scène musicale insulaire. "Ce qui lui arrivé en prison c'est inadmissible", a poursuivi un peu plus loin Monique Antonietti, une retraitée de 63 ans qui dit ressentir "entre de la haine et de la tristesse".
Les drapeaux de la Collectivité de Corse en berne
Yvan Colonna a été violemment agressé le 2 mars dans la salle de sport de la prison d'Arles (Bouches-du-Rhône) par un codétenu qui purgeait une peine pour terrorisme. Après presque trois semaines de coma, cet ancien berger est décédé lundi soir à 61 ans dans un hôpital marseillais. Depuis l'annonce de son décès, le recueillement a prédominé sur l'île, contrastant avec les scènes de violences qui ont émaillé les différentes manifestations de soutien pendant près de deux semaines.
La Collectivité de Corse a mis dès mardi ses drapeaux en berne. Interrogé à ce sujet mercredi lors d'une interview à M6, le président Emmanuel Macron a dénoncé "une faute". "C'est inapproprié", a ajouté, sans autre commentaire, le chef de l’État.
Mercredi soir, une dizaine de drapeaux corses mis en berne ont été accrochés par des manifestants aux grilles extérieures de la préfecture d'Ajaccio, avec la banderole "Gloire à toi Yvan" en Corse.
Ses obsèques auront lieu vendredi à 15h à Cargèse, son village familial de quelque 1300 habitants de l'ouest de la Corse, selon des sources proches du dossier et Me Patrice Spinosi, l'un des avocats de la famille du défunt. Aucun détail n'a filtré à ce stade sur le déroulé de la cérémonie.