Napoléon, JFK, Berlusconi ou DSK : pouvoir rime-t-il toujours avec sexualité exacerbée ?

Publié le 11 février 2015 à 11h07
Napoléon, JFK, Berlusconi ou DSK : pouvoir rime-t-il toujours avec sexualité exacerbée ?

ECLAIRAGE – Alors que les frasques sexuelles de l'ancien patron du FMI sont actuellement étalées sur la place publique à l'occasion du procès du Carlton, difficile de ne pas se poser la question du rapport qu'entretiennent les politiques avec le sexe. Et l'histoire regorge d'exemples...

Il est le personnage central de l'affaire du Carlton : Dominique Strauss-Kahn, dont la sexualité particulière avait déjà été révélée lors de l'affaire du Sofitel. A la barre du tribunal correctionnel de Lille mardi, il a reconnu son goût pour le "libertinage" et la "fête". Sa vie ? "Trépidante, avec des petites soupapes de récréation", a-t-il décrit face à l'audience. Les prostituées racontent qu'elles ont subi des pratiques sexuelles qu'elles ne désiraient pas ? DSK assure que cela n'est pas son sentiment . Différence de perception ? Ou l'homme est-il aveuglé par un sentiment de toute puissance ? La question peut se poser.

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A regarder l'histoire, DSK est loin d'être un cas isolé. De tout temps, sexe et politique semblent aller de pair. "Depuis la nuit des temps, il y a quelque chose d'érotisant dans le pouvoir", confirme le psychanalyste Jean-Pierre Winter à l'AFP. De quoi faire tourner la tête aux hommes puissants ? "Le pouvoir est euphorisant", "il a un effet viagra", assure-t-il.

Le "Vert-Galant" et ses 70 maîtresses

Remontons un peu l'histoire : César collectionnait les aventures, Napoléon, lui, ne pouvait pas passer une nuit seul et chargeait Talleyrand de lui recruter celle qui partagerait son lit d'un soir. Henri IV, surnommé le "Vert-Galant", comptabilisait pas moins de 70 maîtresses. Sans parler des nombreuses conquêtes de Louis XIV, ou de la vie amoureuse mouvementée des présidents Valéry Giscard d'Estaing, Jacques Chirac, François Mitterrand, Nicolas Sarkozy et, aujourd'hui, François Hollande.

Et ce constat n'est pas que français : longtemps, John Fitzgerald Kennedy a été présenté comme le président américain au charisme fou avant que ne soit révélée sa sexualité obsessionnelle. Bill Clinton a lui été épinglé pour son affaire avec Monica Lewinsky, et le fameux usage qu'il faisait de ses "cigares". L'Italien Silvio Berlusconi, de son côté, n'a pas craint de vanter sa virilité en faisant étalage de ses conquêtes, avec des épisodes peu glorieux comme le Rubygate. Des faits pour lesquels il a été acquitté en appel .

"Ils sont narcissiques et mégalomanes"

Pour autant, la question ne se limite pas qu'aux hommes. "Dans l'histoire, Catherine de Russie ou Élisabeth de Bavière étaient ainsi connues pour avoir beaucoup d'amants. Des amazones aussi hyper sexuées que les hommes", explique à l'AFP Jean-Pierre Friedmann, psychanalyste, auteur des livres Du pouvoir et des hommes et Du pouvoir et des femmes. Hommes et femmes, quand ils sont mus par la conquête du pouvoir, ont des traits de caractère communs, souligne le psychanalyste : "Ils ont beaucoup sacrifié de choses à leur ambition. Ils sont narcissiques et mégalomanes. Ils pensent que le monde dépend d'eux, qu'ils sont maîtres des autres. Il y a un désir de soumission de l'autre".

Pour Jean-Pierre Friedmann, "pouvoir et sexe dépendent des mêmes hormones". "Des personnes extrêmement puissantes (comme des chefs de grandes entreprises, des politiques) accumulent une telle tension que seul l'orgasme les détend". Les endorphines, dites "hormones du bonheur", sont secrétées lors d'activités physiques intenses, de douleur ou d'orgasme. Le sexe comme moyen de décompresser, donc.

Faut-il pour autant voir tous ceux qui nous gouvernent comme des obsédés du sexe ? Pas forcément. Pour Jean-Pierre Winter, il ne faut pas généraliser, car "on parle beaucoup de la sexualité débridée de ceux qui défraient la chronique". Les autres passent sous le radar. Une focale dont il convient de se méfier, donc. Pour rappel, le général De Gaulle, homme de pouvoir s'il en est, est réputé n'avoir eu d'yeux que pour son épouse, Yvonne.

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La rédaction de TF1info

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