Naufrage de migrants : "La France ne laissera pas la Manche devenir un cimetière", affirme Emmanuel Macron

Publié le 24 novembre 2021 à 21h05, mis à jour le 24 novembre 2021 à 23h45

Source : TF1 Info

RÉACTION - Ce mercredi, des dizaines de personnes qui souhaitaient rejoindre l'Angleterre depuis Calais ont perdu la vie dans le naufrage de leur embarcation. Dans un communiqué, Emmanuel Macron fait part de sa peine et réclame une action coordonnée rapide avec ses homologues européens.

D'heure en heure, le bilan ne cesse de s'aggraver. Le naufrage d'une embarcation de migrants ce mercredi au large de Calais a fait au moins 27 morts. Le drame, aussi terrible qu'inédit, a suscité une onde de choc au sein du gouvernement. Ce mercredi soir, Emmanuel Macron a publié un communiqué par le biais de l'Élysée, dans lequel il exprime toute sa peine et sa colère. "La France ne laissera pas la Manche devenir un cimetière", écrit-il. "Nous le devons aux victimes, aux orphelins, aux familles. Nous nous le devons."

Adressant sa "compassion" et le "soutien inconditionnel de la France" aux familles des victimes et à leurs proches, le chef d'État a assuré que "tout sera mis en œuvre pour retrouver et condamner les responsables" de ce naufrage. Selon le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui s'est rendu sur place, quatre passeurs suspects ont été arrêtés.

Une réunion d'urgence des ministres européens "concernés par le défi migratoire" réclamée par Macron

Depuis le début de l’année, ce sont 1552 passeurs qui ont été interpellés sur le littoral Nord et 44 réseaux de passeurs qui ont été démantelés grâce à la mobilisation de 600 policiers et gendarmes, indique Emmanuel Macron. "Malgré cette action, 47.000 tentatives de traversées ont eu lieu vers la Grande-Bretagne depuis le 1er janvier, 7800 migrants sauvés par nos services de secours. Si nous n'amplifions pas dès aujourd’hui nos efforts, d'autres tragédies se reproduiront", assure-t-il.

Alors que des mesures nationales ont été prises dès ce mercredi soir pour renforcer les contrôles aux frontières, le président de la République réclame par ailleurs à ses homologues européens le renforcement "immédiat" des moyens de l'agence Frontex aux frontières extérieures de l'Union et "une réunion d’urgence des ministres européens concernés par le défi migratoire".

Ce que nous voulons maintenant, c'est faire plus ensemble
Boris Johnson, Premier ministre britannique

À l'issue d'une réunion de crise, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, s'est de son côté dit "choqué, révolté et profondément attristé" par la mort des migrants et a assuré vouloir "faire plus" avec la France pour décourager les traversées illégales.

"Nous avons eu des difficultés à persuader certains de nos partenaires, en particulier les Français, d'agir à la hauteur de la situation, mais je comprends les difficultés auxquelles tous les pays sont confrontés et ce que nous voulons maintenant, c'est faire plus ensemble", a-t-il déclaré sur Sky News.

Une réunion interministérielle attendue jeudi matin à Matignon

Un peu plus tôt, Jean Castex a qualifié sur Twitter cet événement de "tragédie". "Mes pensées vont aux nombreux disparus et blessés, victimes de passeurs criminels qui exploitent leur détresse et leur misère", a-t-il écrit, ajoutant suivre la situation en temps réel. Gérald Darmanin, lui, a fait part de sa "forte émotion" sur le réseau social.

Une réunion doit avoir lieu jeudi matin autour de Jean Castex, avec les ministres de l'Intérieur, Gérald Darmanin, de la Justice, Éric Dupond-Moretti, des Armées, Florence Parly, de la Mer, Annick Girardin, des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, et le secrétaire d'Etat à l'Europe, Clément Beaune.


La rédaction de TF1info

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