Non, le SMS n'est pas une menace pour l'orthographe des jeunes

Publié le 19 mars 2014 à 17h23
Non, le SMS n'est pas une menace pour l'orthographe des jeunes

SCIENCES - Une étude française montre que les textos truffés d'abréviations à tout va n'influencent pas négativement leur niveau en orthographe. Elle constitue même une occasion supplémentaire de pratiquer l'expression écrite.

"Koukou sa va tu fé koi ?". Les SMS et l'orthographe, cela fait souvent trois. En particulier ceux des adolescents. Les "textismes", variantes orthographiques d'un mot par rapport à son écriture traditionnelle, que l'on trouve dans leurs textos sont souvent incriminés comme la cause de leurs difficultés en français. Mais les résultats de l'étude réalisée par les chercheurs du Centre de Recherche sur la Cognition et l'Apprentissage ( Cerca ) viennent pourtant largement nuancer cette idée reçue.

En effet,  l'écriture de SMS n'aurait aucune influence sur l'orthographe des collégiens. Ce serait même l'inverse : en début de pratique, c'est le niveau dans cette matière qui détermine la forme des textes envoyés. "Lorsque la pratique des SMS est installée, il n'existe aucun lien entre le niveau en orthographe et leurs formes", expliquent les chercheurs. Pour arriver à cette conclusion, ils ont passé au crible 4 524 textos rédigés par 19 jeunes adolescents français âgés de douze ans.

La langue écrite encore très présente

Contrairement aux craintes souvent exprimées, ce serait même les bons élèves en orthographe qui pratiqueraient le plus les formes abrégées des mots. "Il est important de souligner que dans les SMS étudiés, si en moyenne 52 % de mots contenaient des "textismes", 48 % de mots étaient écrits selon les règles traditionnelles", précisent les chercheurs. Un écart minime qui montre que, loin d'être une menace pour l'école, les textos sont "vus comme une occasion supplémentaire de pratiquer l'écrit".

Comment expliquer ce phénomène ? La réponse est simple : l'écrit traditionnel et l'écrit SMS sollicitent en réalité les mêmes capacités cognitives (mémoire, expression orale et écrire, attention). Utilisés avec facilité et enthousiasme, les téléphones portables pourraient, de fait, servir comme un véritable support d'apprentissage, concluent les chercheurs. Une idée que l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) avait déjà soutenue en 2010.


La rédaction de TF1info

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