"On veut acheter notre silence" : la réponse des familles des victimes au patron de Lactalis

Publié le 14 janvier 2018 à 15h21, mis à jour le 14 janvier 2018 à 15h33
"On veut acheter notre silence" : la réponse des familles des victimes au patron de Lactalis

DECLARATION - Dans une interview à LCI, Quentin Guillemain, porte-parole de l’association des familles de victimes de Lactalis, réagit avec vigueur à la promesse du patron de l'entreprise incriminée d'indemniser les victimes. "Nous ne nous tairons pas", promet-il.

Non, ce n’est pas de l’argent qui les calmera. Voilà, en substance, la réaction des familles des victimes à l’interview qu’a donnée ce dimanche dans le JDD Emmanuel Besnier, le PDG de Lactalis, groupe actuellement dans la tourmente en raison d'une contamination à la salmonelle de produits du géant français du lait.

Le PDG, très discret depuis le début dans cette affaire, est sorti de son silence, et a notamment promis d’indemniser "toutes les familles qui ont subi un préjudice". Il a également assuré avoir eu avant tout à l'esprit les conséquences de cette crise sanitaire pour les consommateurs, "des bébés de moins de six mois": "c'est pour nous, pour moi, une très grande inquiétude". Et indique qu’il fera tout pour que l’enquête en cours établisse comment une telle contamination et la mise sur le marché de produits contaminés a pu être possible. "Il y a des plaintes, il y aura une enquête, nous collaborerons avec la justice en donnant tous les éléments qu'on nous demandera. Nous n'avons jamais pensé agir autrement", a-t-il promis. 

La colère demeure
Quentin Guillemain

Mais chez les familles de victimes, cela ne passe pas. "La colère demeure", indique Quentin Guillemain, porte-parole de l’association des familles de victimes de Lactalis, à LCI. "Autant vous dire qu’on a l’impression qu’on essaie d’acheter notre silence dans cette affaire. On a l’impression que M. Besnier  est prompt à distribuer son argent aux victimes pour qu’elles se taisent." Le porte-parole insiste : "Et bien je vous le dis, nous ne nous tairons pas : comment se fait-il qu’on ait trouvé une bactérie de ce type-là dans cette usine ? Ca c’est la question principale que nous avons." 

Les familles doivent être reçues lundi matin à 9 h par Bruno Le Maire, ministre e l’Economie. "On lui posera ces questions", dit le porte-parole. "Il va falloir aussi que chacun assume ses responsabilités dans cette affaire, du début, à la fin. Parce que c’est tout un système qui a failli."

Une contamination dans l'usine lors de travaux ?

Selon les derniers chiffres, 37 enfants atteints de salmonellose ont été diagnostiqués en France après avoir consommé un lait ou un produit d'alimentation infantile de l'usine Lactalis incriminée. Le groupe a lancé une procédure de rappel de tous ses produits, dans 83 pays. "Il faut mesurer l'ampleur de cette opération : plus de 12  millions de boîtes sont concernées", a-t-il révélé, assurant que les distributeurs n'auront plus à trier. "Ils savent qu'il faut tout retirer des rayons." 

La contamination à la salmonelle dans l'usine de Craon avait été révélée début décembre. Selon le PDG, les résultats des analyses situent le problème "probablement" au cours du premier semestre 2017. Or, c’est au premier trimestre que "des travaux ont été faits dans cette usine. À cette occasion, la bactérie peut avoir été réintroduite à l'intérieur des installations", a suggéré le patron.


La rédaction de TF1info

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