Origine des plats à la cantine : la FNSEA enquête sur les "dérives"

Publié le 1 décembre 2014 à 16h55
Origine des plats à la cantine : la FNSEA enquête sur les "dérives"

ALIMENTATION - Alors que le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll dévoile son guide visant à favoriser l'approvisionnement local en restauration collective, la FNSEA poursuit son enquête sur les pratiques en cours dans les cantines de France. Une action qui a déjà "provoqué une prise de conscience", nous assure son secrétaire général Dominique Barrau.

En début d'année à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) , les parents d'une école maternelle s'étaient émus de constater que la viande proposée à leurs petits par la cantine provenait de Pologne et de Roumanie, amenant la mairie à renforcer sa vigilance sur les approvisionnements. Une affaire parmi d'autres car en France, la majorité des produits servis en restauration collective, qui représente près de 4 milliards de repas par an, vient de chez nos voisins. Une situation inacceptable pour les agriculteurs hexagonaux.

Opération coup de poing

Afin de mesurer l'ampleur du phénomène, la FNSEA, le principal syndicat agricole , a lancé le mois dernier une grande enquête, dépêchant ses responsables locaux dans les cantines des administrations, des hôpitaux ou des établissements scolaires, pour y noter scrupuleusement, produit par produit, l'origine des approvisionnements.

"On sait que la tendance, c'est 70% de la viande ou 90% des légumes qui ne viennent pas de France. Mais nous serons en mesure de communiquer des chiffres précis autour de la mi-décembre", assure à metronews Dominique Barrau, le secrétaire général de la FNSEA (de son côté Sodexo, l'un des acteurs majeurs de la restauration collective, affirme que 50% de la viande bovine qu'il sert est française).

Un guide qui "va dans le bon sens", mais...

S'il pointe une "dérive" dans les pratiques d'approvisionnement de la restauration collective, le responsable syndical souligne que l'action menée par son organisation a déjà "provoqué une prise de conscience" : "Beaucoup d'opérateurs et d'élus nous interpellent et nous disent qu'ils ne s'étaient pas aperçus que l'on mangeait si peu français dans les cantines".

Dans ce contexte, Dominique Barrau juge que le guide dévoilé dans metronews par Stéphane Le Foll et que le ministère de l'Agriculture va envoyer aux maires pour les aider à favoriser l'approvisionnement local en restauration collective, "va dans le bon sens". "Mais dans le même temps, il faut que le gouvernement comprenne que si dans les appels d'offre, les plats français n'y arrivent plus, c'est parce que nous ne sommes plus compétitifs en prix. On doit prendre à bras le corps le problème des charges, de la suradministration et de la lourdeur des procédures qui pèsent sur nos exploitations."


Gilles DANIEL

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