Le pape François est arrivé ce vendredi à Marseille pour une visite de deux jours.Après avoir présidé une cérémonie dans la basilique Notre-Dame de la Garde, il s'est recueilli devant le mémorial dédié aux disparus en mer.Un hommage lors duquel le souverain pontife a appelé à l'accueil et au sauvetage des personnes migrantes.
Une étape attendue. Avant même son arrivée, le pape François l'avait rappelé : sa venue sur le territoire français n'était pas une visite "en France", mais "à Marseille", dans le cadre des Rencontres méditerranéennes. C'est donc naturellement que le souverain pontife a consacré ses premières prises de parole ce vendredi à la question de la migration, lui qui avait réalisé son premier voyage officiel il y a dix ans sur l'île italienne de Lampedusa, au cœur de l'actualité ces derniers jours.
Après une cérémonie célébrée dans la basilique Notre-Dame de la Garde, qui veille majestueusement sur la plus cosmopolite des villes françaises, le souverain pontife a décidé de réunir divers représentants religieux devant le monument à la mémoire des disparus en mer, situé sur le parvis de la "Bonne Mère", où il a livré un vibrant plaidoyer en faveur du sauvetage en mer des personnes migrantes.
Ne nous habituons pas à considérer les naufrages comme des faits divers et les morts en mer comme des numéros
Le pape François à Marseille.
Le pape, qui a déjà qualifié à de nombreuses reprises la Méditerranée de "cimetière", a dénoncé à Marseille "les trafics odieux et le fanatisme de l'indifférence" face aux morts en mer. "Nous ne pouvons pas nous résigner à voir des êtres humains considérés comme des monnaies d'échange", a continué le souverain pontife, pour qui l'accueil des personnes migrantes est "un devoir d'humanité, de civilisation".
Depuis 2014, 27 364 morts ou disparus ont été recensés en mer Méditerranée, d'après l'Organisme international pour les migrations. Un constat qui a fait dire à François ce vendredi que les migrants "qui risquent de se noyer doivent être secourus", évoquant "tant de frères et sœurs noyés avec les espérances qu’ils portaient dans leur cœur. "Devant un tel drame les mots ne servent à rien, il faut des actes, des actes. Mais, avant cela, il faut de l’humanité, il faut du silence, des larmes, la compassion et de la prière", a continué le Saint-Père.
"Trop de personnes fuyant les conflits, la pauvreté et les catastrophes environnementales ont trouvé dans les flots de la Méditerranée le rejet définitif de leur quête d’un avenir meilleur. Cette mer magnifique est devenue un immense cimetière où est ensevelie la dignité humaine", a ajouté le pape François ce vendredi.
Après cette première journée que le souverain pontife a voulue centrée sur la question des migrations, François s'entretiendra samedi matin avec des personnes en situation de précarité économique, avant de célébrer dans l'après-midi une messe au stade Vélodrome, point d'orgue de cette visite papale.