ORIENTATION - Le gouvernement a publié lundi les détails de l'algorithme au coeur de la plateforme d'orientation universitaire Parcoursup. De nombreux internautes y ont vu "une communication de crise" à la veille des premières réponses et des files d'attentes annoncées.
Communication de crise ou volonté de transparence ? Le gouvernement a publié ce lundi les détails de l'algorithme au coeur de la troisième phase d'orientation universitaire via la plateforme Parcoursup. Pour la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal, il s'agit là de favoriser "la pleine compréhension des mécanismes de la nouvelle procédure d'entrée dans l'enseignement supérieur". Cette publication "témoigne de la volonté du gouvernement de donner la plus grande transparence à la nouvelle procédure d'accès à l'enseignement supérieur", ajoute le communiqué.
"A la différence d’Admission Post Bac, dont les règles de fonctionnement n’avaient jamais été explicitées publiquement, les règles qui régissent Parcoursup ont été clairement fixées par la loi et par les décrets et arrêtés d’application", indiquent dans un communiqué commun le ministère de l'Enseignement supérieur et le secrétariat d’Etat en charge du Numérique.
Mais si le gouvernement défend une volonté de transparence, certains internautes y voient plutôt un moyen d'anticiper les critiques qui risquent de fuser à partir de mardi. Cette communication intervient en effet à la veille des première réponses d'orientation aux quelque 810.000 futurs bacheliers et étudiants en réorientation et après des inquiétudes sur l'opacité de ce nouveau système d'orientation.
Lire aussi
Parcoursup : comment répondre à vos propositions d'admission et jusqu'à quand ?
Lire aussi
Parcoursup : comment les universités opèrent-elles la sélection des candidats ?
Lire aussi
Parcoursup : des candidats pourraient ils recevoir un "non" ? Un document sème le trouble, la ministre s'explique
Tentative désespérée de rattraper par une com' techniciste un échec politique
Matiu Bidule, un internaute
"La publication d'un algorithme de 130 lignes qui ne dit rien des trifouillages de classements locaux n'est là que pour une chose : de la communication de crise avant la colère que va engendrer les 400.000 ou 500.000 (ou plus) lycéens sans affectation demain", note sur Twitter le groupe d'universitaire J.-P. Vernant. "Tentative désespérée de rattraper par une com' techniciste un échec politique", estime de son côté Matiu Bidule.
Le blogueur et étudiant Guillaume Ouattara, lui, y voit un moyen de calmer la grogne annoncée : "Il valait mieux que l'on ne puisse pas opposer au ministère le manque de transparence".
1/ La publication d'un algorithme de 130 lignes qui ne dit rien des trifouillages de classements locaux n'est là que pour une chose: de la communication de crise avant la colère que va engendré les 400000 ou 500000 (ou plus) lycéens sans affectation demain, 22 mai. #Parcoursup pic.twitter.com/fFrq99gll0 — Groupe J.-P. Vernant (@Gjpvernant) 21 mai 2018
Tentative désespérée de rattraper par une com' techniciste un échec politique. [Rappel] le problème n'est pas l'algorithme, ni le code : le problème ce sont les choix politiques qui ont conduit à cette situation. pic.twitter.com/HI2sh6Mcs6 — matiu bidule (@mathieumatiu) 21 mai 2018
1. Pourquoi la publication intervient-elle maintenant ? Hypothèse : comme je l'ai expliqué, beaucoup d'élèves seront demain sur liste d'attente, ce qui va faire grogner. Il valait mieux que l'on ne puisse pas opposer au ministère le manque de transparence. #AlgorithmeParcoursup — Guillaume Ouattara (@ingenuingenieur) 21 mai 2018
Parcoursup commencera mardi à 18h à envoyer des réponses aux voeux inscrits par les jeunes au printemps. Le 22 mai "n'est pas une date fatidique" mais celle à laquelle "commencent à arriver les réponses", a souligné récemment la ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, en précisant que contrairement à APB, qui publiait ses réponses lors de trois vagues successives distantes de plusieurs semaines, Parcoursup "fonctionne en continu".