SÉLÉCTION - Un document technique du ministère de l'enseignement supérieur, révélé vendredi par AEF, indique que les candidats à certaines filières pourraient recevoir un avis négatif ce qui est pourtant contraire à la réforme Parcoursup. La ministre dément.
Frédérique Vidal était pourtant formelle. "Aucun candidat à l’université ne recevra un 'non'. Il aura un 'oui' ou un 'oui, si'", avait affirmé la ministre de l'Enseignement supérieur, venue défendre sa loi "Orientation et réussite des étudiants" (ORE) chez Libération le 17 mars. Vendredi, l'agence de presse AEF a pourtant révélé un document technique du ministère qui indique que les élèves pourront recevoir une "notification de décision négative induite par l’examen des candidatures".
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"Pour toutes les filières (sélectives et non sélectives), la notification interviendra soit au terme de la phase principale de la procédure nationale de préinscription (le 6 septembre), (...) soit au terme de la phase complémentaire de la procédure nationale de préinscription, pour les candidats n’ayant pas reçu de réponse OUI ou OUI-SI dans une formation qu’ils ont sollicitée. Ils sont informés qu’il n’a pu être donné une suite favorable à leur candidature compte tenu du nombre de places disponibles dans la formation et de leur rang de classement parmi les candidats retenus", peut-on lire sur ce document, consultable en ligne.
"Aucune université ne peut répondre "non", c'est la loi"
"Aucune université ne peut répondre "non" à un bachelier", insiste ce mardi Frédérique Vidal dans Libération. "C'est la loi. Cette circulaire est un document purement technique. " La ministre évoque la procédure "complémentaire" qui se poursuivra au delà du 6 septembre, à la fin de la procédure "normale".
"Il s’agit juste d’anticiper une situation qui va peut-être arriver, même si on fait tout pour qu’elle n’arrive pas", justifiait le ministère de l’Enseignement supérieur dès lundi pour éteindre la polémique. Ce dernier a annoncé la création de 19.000 places supplémentaires dans les universités, dont 3400 en Île-de-France. "Selon les besoins, nous allons en créer de nouvelles", a ajouté le ministère, qui prévoit également que, dans chaque académie, une commission d’accès au supérieur devra proposer une autre formation aux candidats refoulés, avec pour objectif qu'elle soit la plus proche possible des cursus souhaités initialement par l'élève. "Pour tous les élèves qui auront fait des voeux sélectifs (BTS par exemple) et qui se seront retrouvés sur le carreau, des commissions rectorales travailleront dès le 22 mai et jusqu'au 21 septembre pour que chacun ait une proposition concrète das l'une des filière qui l'intéresse", explique encore la ministre Frédérique Vidal ce mardi à Libération.
Alors qu'une bonne dizaine d'universités sont bloquées par des opposants à la loi ORE, affirmant qu'elle instaure une "sélection" à l'entrée de l'université, Frédérique Vidal avait évoqué une campagne de "désinformation".