À LA LOUPE – A quelques heures de la clôture de la plateforme Parcoursup, certains élus et professeurs évoquent une baisse de participation de l’ordre de 20% par rapport à l’an dernier. D’où sort ce chiffre et est-il vrai ? Nous avons remonté le fil.
C’est l’heure des choix, ce jeudi 2 avril, pour des milliers de lycéens en France. Confinés, les futurs étudiants n’ont plus que quelques heures pour remplir leurs vœux d’orientation sur la plateforme Parcoursup. Des candidats qui seraient nettement moins nombreux à s’être déjà prononcés, à en croire le président de l’université de Cergy-Pontoise, François Germinet, qui évoquait ce matin au micro de France Info une baisse de participation de l’ordre de 20% par rapport à l’an dernier. "C’est assez significatif", soulignait-il, reconnaissant néanmoins qu’"en général, les confirmations se font quand même beaucoup sur les tout derniers jours".
Quoi qu'il en soit, ce chiffre de 20% s'est retrouvé largement repris dans les heures qui ont suivi l'interview. Par une professeure de l’université de la Sorbonne sur Twitter, mais aussi par le député (PS) des Landes, Boris Vallaud, qui écrit : "Procédure du BAC en suspens. 20% d’inscrits en moins par rapport à l’an dernier. Aucune garantie sur la tenue des commissions d’examen des dossiers. Parcoursup doit être reporté."
Dernier jour pour #Parcoursup : 20% des jeunes n'auraient pas confirmé leurs voeux par rapport à l'année précédente. IL FAUT RECULER LA DATE LIMITE @VidalFrederique @jmblanquer ! cc @CPUniversite — I. This Saint-Jean (@IThisSaintJean) April 2, 2020
De multiples raisons évoquées
Joint par LCI, l’élu socialiste explique s’être fondé sur les propos du président de la faculté de Cergy et avoir repris l’argumentaire de son collègue, le député Régis Juanico, co-rapporteur de la mission d’évaluation de Parcoursup. Ce dernier mentionne en effet lui aussi un "chiffre de 10 à 20 % des élèves n’ayant pas confirmé ce jour leurs vœux sur la plateforme".
Contacté à son tour, le député de la Loire déclare que ces chiffres sont basés sur les témoignages de terrain, émanant de proviseurs de lycées eux-mêmes. "Il y a dans les lycées quelques élèves qui n’ont fait aucun vœu ou n’ont pas du tout rempli Parcoursup", affirme-t-il. "Evidemment, les CPE appellent les familles mais pour plusieurs raisons, comme une mauvaise connexion, de l’étourderie, peut-être une forme de lassitude, toutes les informations que les élèves ont dû rentrer ne sont pas dans Parcoursup." Régis Juanico précise également qu’en temps normal, les lycéens sont "physiquement présents" dans l’établissement pour pouvoir procéder à leurs vœux, ce qui facilite la démarche.
Si le chiffre de 10 à 20% des élèves n’ayant pas confirmé ce jour leurs vœux sur la plate-forme #Parcoursup2020 se confirme, un report de la date-butoir s’impose. Il faut aussi éclaircir les conditions dans lesquelles les commissions d’examen des vœux se réuniront d’ici fin avril pic.twitter.com/lDSGdI0wC7 — Régis JUANICO (@Juanico) April 2, 2020
Un chiffre datant de mercredi soir
Interrogé, le cabinet de la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, affirme que cette baisse de 20% de participation est fausse. "A priori, la tendance est même inverse", nous affirme-t-on, sans pouvoir toutefois communiquer de données précises, la plateforme n'étant pas fermée à l’heure où nous écrivons ces lignes.
François Germinet, le premier à avoir avancer un tel chiffre, nous explique quant à lui que ces 20% correspondent en réalité au "taux de vœux confirmés à J-1 cette année, par rapport à la totalité des vœux confirmés l’année dernière". Une comparaison qui n’est donc pas effectuée "de date à date", concède le président de l’université de Cergy. "Cela veut dire qu’il nous reste 20% de confirmations en attente d’ici la clôture pour être au même niveau que l’année dernière. Au niveau national et de date à date, on est à peu près au même niveau de confirmation."
En effet, un "gros travail" aurait été réalisé par les proviseurs entre mercredi et jeudi, indique Régis Juanico, d'après les remontées de l'académie de Lyon, ce qui conduirait alors aux mêmes "chiffres de l'an dernier".
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