Paris : des Vélib' utilisés pour une campagne sauvage anti-avortement

Publié le 25 mai 2023 à 14h47
JT Perso

Source : JT 20h Semaine

Un autocollant anti-avortement avait été apposé sur de nombreux Vélib', jeudi matin à Paris.
Cette campagne a été revendiquée par un collectif, nommé Les Survivants.
La maire de la capitale a dénoncé cette initiative.

"Et si vous l'aviez laissé vivre ?" C'est le message que de nombreux usagers du Vélib' parisien ont découvert, ce jeudi 25 mai matin, sur leurs vélos. Avec, en dessous du texte, des dessins pour dénoncer l'avortement. Cet affichage sauvage, revendiqué par un collectif, a immédiatement été dénoncé par les élus parisiens et le gouvernement.

Couleurs, police, dessin... L'autocollant, posé à l'arrière des deux roues, a repris à s'y méprendre la charte graphique du Vélib'. Avec, sous la question posée, un fœtus grandi, puis devenu bébé, puis finalement devenu un enfant capable de pédaler. À l'origine de cette initiative : le collectif Les Survivants. "Vous qui prenez ce Velib’, ne vous souvenez-vous pas de toutes ces fois où, comme l'enfant qui apprend à faire du vélo, vous avez osé l'aventure ?", explique sur son site ce groupe.

"Une honte pour notre République"

Se présentant comme des "jeunes révoltés face aux souffrances et injustices provoquées par l'avortement", Les Survivants disent agir au nom des "220.000 enfants tués chaque année en France".

Rapidement, leur initiative a été fustigée par la classe politique. Les Survivants sont "mal-nommés", a réagi sur Twitter la maire de Paris, Anne Hidalgo, dénonçant une "honte pour notre République, pour Paris et ses valeurs". "Cette dégradation est de facto une atteinte à la liberté des femmes", a abondé son adjointe à la santé, Anne Souyris.

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"En aucun cas cette campagne d'affichage sur les garde-boues n'a été autorisée", a réagi le syndicat qui chapeaute Vélib', le SAVM, envisageant une réponse judiciaire et incitant les usagers "à retirer les autocollants". "Un nombre significatif" de Vélib' affublés de ces autocollants ont été ainsi recensés, a indiqué l'adjoint aux mobilités, David Belliard.

Plusieurs membres du gouvernement ont également réagi sur les réseaux sociaux, la ministre chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, Isabelle Rome, dénonçant une "campagne" anti-avortement "inacceptable". "Face aux réactionnaires, le gouvernement et la majorité seront toujours aux côtés des femmes pour garantir la liberté de choix", a déclaré le ministre de la Santé, François Braun. Le timing de cette initiative ne doit rien au hasard : début mars, Emmanuel Macron avait annoncé sa volonté d'inscrire dans la Constitution la "liberté" de recourir à l'avortement dans le cadre d'un projet de loi sur une vaste réforme des institutions.


Thomas GUIEN

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