Paris : la mairie rachète un immeuble pour sauver une boîte de nuit gay et construire des logements sociaux

Thomas Guien avec AFP
Publié le 10 novembre 2021 à 12h30

Source : TF1 Info

SYMBOLE - La Ville de Paris va acquérir pour 6,7 millions d'euros un immeuble du Marais afin de sauver une boîte de nuit gay historique, le Tango, et de convertir les 8 appartements situés au-dessus en logements sociaux.

D'une pierre deux coups. La Ville de Paris va acquérir pour 6,7 millions d'euros un immeuble du Marais, avec un objectif double : convertir huit appartements en logements sociaux, mais aussi sauver une boîte de nuit gay historique, le Tango.

"Le dossier a une valeur très symbolique, pas seulement parce que cette délibération nous permet de faire du logement social dans un quartier qui en manque cruellement, mais aussi par la présence du Tango", a reconnu auprès de l'AFP Ian Brossat. "Faire du logement social dans le Marais a un coût", a estimé l'adjoint PCF au logement, qui a fait valoir le droit de préemption de la Ville afin d'acquérir le 11-13 rue au Maire.

L'un "des plus anciens dancings de Paris"

Le bâtiment de quatre étages - 343 m2 de surface habitable - va être loué par la Ville à Elogie-Siemp, l'un de ses bailleurs sociaux, pour 65 ans et un loyer capitalisé de 3,1 millions d'euros. Mais l'objectif était d'abord de sauver, dans le local commercial de 200 m2 situé au rez-de-chaussée, l'un des "plus anciens dancings de Paris", le Tango, "qui a fait danser toutes les fins de semaine les communautés LGBTQI+" depuis 1997, avait expliqué le maire de Paris Centre, Ariel Weil. Un lieu à vocation conviviale depuis la fin du XIXe siècle, "de guinguette à cabaret, de bal musette à discothèque".

Les travaux pour mettre aux normes le bâtiment - menuiseries, façade et couverture - vont donner à la mairie quelques mois pour "revoir le projet", a indiqué Jean-Luc Romero-Michel, adjoint aux droits humains également impliqué dans le projet. "L'idée est de garder un lieu festif LGBT" qui bénéficiera d'un "prix du loyer modéré", a-t-il ajouté.

Le projet de rachat, acté fin septembre, doit encore recevoir le feu vert du Conseil de Paris pour être effectif. Il devrait s'agir d'une simple formalité puisqu'en juin, les élus parisiens avaient voté à la quasi-unanimité le principe d'un rachat. Ce dernier permettra à l'ex-IIIe arrondissement, dans lequel se trouve l'immeuble, de rattraper son retard : en 2019, il comptait 8% de logements sociaux, contre 21% pour l'ensemble de la capitale.


Thomas Guien avec AFP

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