ANTIRACISME - Déjà taguée en début de semaine, la statue du général Gallieni, place Vauban à Paris, a été de nouveau vandalisée, jeudi 18 juin. Des militants antiracistes l'ont bâchée symboliquement pour dénoncer le rôle du militaire durant la colonisation.
C'est un personnage de l'Histoire de France qui sème la discorde. Alors que, partout dans le pays, se multiplient les actions antiracistes, questionnant la place des symboles coloniaux dans l'espace public, la figure de Joseph Gallieni fait débat. C'est dans ce contexte pesant que, jeudi 18 juin, des militants antiracistes ont recouvert d'un drap noir la statue du général contesté, qui trône place Vauban dans le VIIe arrondissement de Paris, à deux pas de l'esplanade des Invalides.
Deux hommes ont escaladé le socle où repose la statue avant de la couvrir d'un immense drap noir. Alertée de l'opération en cours, la police est rapidement intervenue sur place pour les faire redescendre. Les deux individus ont été appréhendés et menottés. Selon le journaliste Clément Lanot, présent sur place, une troisième personne aurait été interpellée.
🔴 PARIS - La statue du maréchal Gallieni recouvert d’un drap noir par des militants antiracistes. Située place Vauban, dans le VIIe arrondissement. #Blacklivesmatter #georgesfloyd pic.twitter.com/F88tGBSXAi — Matthieu Brandely (@m_brandely) June 18, 2020
Le général Gallieni déjà pris pour cible
Resté célèbre pour son action lors de la Première Guerre mondiale, où il avait ordonné la réquisition des taxis parisiens pour apporter du renfort à la bataille de l'Ourcq, le général Gallieni a joué aussi un rôle plus sombre dans l'Histoire de France. L'officier, administrateur colonial, a participé à l'expansion coloniale de l'Empire avec des méthodes sanguinaires. Il est d'ailleurs à l'origine du massacre de Menalamba à Madagascar, qui a eu pour conséquence le maintien de l'esclavage sur l'île.
Lors de la manifestation des soignants, mardi 16 juin, la statue du militaire avait déjà été vandalisée. Elle avait été recouverte d'inscriptions (Déboulonnons le récit officiel", "Dans un musée", "État responsable"). Le lendemain, le mercredi 17 juin, la station de métro Gallieni, située à Bagnolet, a été brièvement débaptisée par des militants communistes et écologistes, qui l'ont renommée Josette et Maurice Audin, figures communistes et militants anticoloniaux, originaires de la ville.
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