COMPTAGE - Selon les premières estimations de la mairie de Paris, près de 3000 sans-abri ont été décomptés dans la nuit du 15 au 16 février à Paris, pendant la Nuit de la solidarité. Un chiffre "plancher, forcément en-dessous de la réalité", précise la Ville.
Les chiffres étaient très attendus. Selon les premiers résultats de la Nuit de la solidarité, qui avait mobilisé près de 1700 bénévoles, 2952 personnes ont passé la nuit du jeudi 12 au vendredi 16 février dans les rues de Paris. La mairie de Paris insiste sur le fait qu'il s'agit d'un "chiffre plancher", donc forcément "en-dessous de la réalité".
"Pour appliquer une méthodologie la plus rigoureuse possible, nous n’avons compté que les personnes que nous avons vues : cela exclut les sans-abri qui pouvaient se trouver dans des buissons, des parcs et des jardins ou ceux qui étaient dans des tentes fermées, des halls d’immeuble ou installés dans des zones exclues comme le périphérique ou certains chantiers trop dangereux", abonde la Ville de Paris.
Une présentation plus détaillée le 20 mars prochain
Dans le détail, 2025 sans-abri ont été décomptés par les bénévoles, 738 par les quatre partenaires institutionnels de l'évènement (SNCF, APHP, Vinci et RATP) et 189 par les travailleurs sociaux de la Ville de Paris dans les bois de Boulogne et de Vincennes et la colline du XVIIIe arrondissement. Éric Pliez, le président du Samu Social, avait récemment estimé qu'il y aurait "entre 2000 et 3000 personnes à la rue dans Paris".
#NuitdelaSolidarité : Voici les premiers résultats présentés par mon premier adjoint @BrunoJulliard et mon adjointe @dversini , aux côtés des associations du secteur social, de l' @APHP , de la @SNCF , du @GroupeRATP et des équipes des parkings @VINCI . pic.twitter.com/0xCS7IlDiK — Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) 21 février 2018
2952 sdf recensés #nuitdelasolidarité + ceux hébergés par plan hiver = presque 5000 personnes à la rue à Paris sans solution durable — Samusocial de Paris (@SamusocialParis) 21 février 2018
La mairie de Paris, qui prévoit de reproduire le recensement chaque année, précise que ces chiffres sont à analyser au regard du plan Grand Froid et des récents épisodes neigeux. En effet, 672 personnes avaient été mises à l'abri par la Ville la semaine précédant la Nuit de la solidarité suite aux fortes chutes de neige. Ces sans-abri avaient été accueillis dans des salles de mairies ou des gymnases pendant quelques jours et auraient donc pu se trouver dans la rue. De plus, 1477 personnes étaient accueillies le 15 février dernier dans le cadre du plan Grand Froid.
Une présentation "plus détaillée" des résultats sera organisée le 20 mars à l'Hôtel de Ville "en présence de tous les volontaires".
Des questionnaires "triés, codés et partiellement saisis"
Les bénévoles, divisés en 350 équipes, chacune étant dirigée par un travailleur social, avaient arpenté les rues pendant trois heures, de 22h à 1h du matin, pour "prendre une photographie du nombre de personnes à la rue", afin de "mieux adapter" le dispositif, avait expliqué Dominique Versini, adjointe à la Solidarité, avant cette opération.
Selon le communiqué de la Ville de Paris, "l'opération (...) s'est parfaitement déroulée et aucun incident n'a été à déplorer". Afin "d'améliorer la connaissance des profils", les bénévoles ont aussi soumis aux SDF rencontrés un questionnaire non obligatoire et anonyme.
"L’ensemble des questionnaires papier recueillis ont été triés, codés et partiellement saisis, retenant les variables nécessaires aux premières exploitations", assure la maire de Paris qui dit avoir voulu ainsi "éviter les doubles comptes", "déterminer la situation de rue" et "décompter le plus finement possible lorsque le questionnaire n’a pas pu être complété ".
Polémique sur les chiffres
Ce comptage intervient après une polémique, née des propos du secrétaire d'État en charge du Logement Julien Denormandie, qui avait affirmé fin janvier qu'il y avait 50 hommes "isolés" sans-abri en Ile-de-France. Le secrétaire d'État avait ensuite précisé qu'il parlait du nombre de personnes pour qui des solutions de mise à l'abri n'avaient pas pu être trouvées.
Jeudi 15 février, Jacques Mézard, ministre de la cohésion des Territoires, avait jugé devant le Sénat "déplorable" et "détestable" la polémique sur les chiffres.
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