INTERVIEW - L'association Personn'Ailes des gays, lesbiennes, bisexuels et transsexuels (LGBT) d'Air France désapprouve la pétition lancée la semaine dernière par un steward homosexuel de la compagnie concernant la liaison Paris-Téhéran, qui doit rouvrir dimanche. Metronews a interrogé son président Sébastien Gidon.
Cinq jours après avoir été mise en ligne sur la plateforme spécialisée Change.org , la pétition d'un steward d'Air France frôle les 2.000 soutiens. Dans le sillage de l'appel des hôtesses de l'air qui réclamaient le droit de pouvoir refuser de servir l'Iran, afin de ne pas avoir à se voiler à leur arrivée à Téhéran, cette pétition réclame un droit de retrait similaire pour le personnel gay de la compagnie.
EN SAVOIR + >> Air France : après les hôtesses, les stewards gays veulent pouvoir éviter Téhéran
Pour justifier sa démarche, l'auteur de la pétition pointe les risques liés à une destination où l'homosexualité est passible de la peine de mort. Une démarche "isolée" que ne soutient pas l'association des gays, lesbiennes, bisexuels et transsexuels (LGBT) d'Air France, Personn'Ailes. Son président, Sébastien Gidon, a répondu aux questions de metronews.
Votre association a tenu à marquer son désaccord avec la pétition lancée par un steward de la compagnie concernant l'ouverture des lignes Air France vers l'Iran. Pourquoi ?
Depuis sa création, il y a quinze ans, l'association Personn'Ailes privilégie le débat interne pour aborder les sujets qui nous préoccupent. Cette pétition est l'œuvre d'une seule personne qui n'est pas membre de notre association. Ce steward a lancé cette pétition de manière sans doute trop spontanée après l'affaire des hôtesses voilées en Iran, sans bien réfléchir aux conséquences d'une telle démarche. Une pétition, ce n'est pas une chose anodine.
Pour autant, vous avez vous-même recueilli les inquiétudes d'une partie du personnel gay d'Air France…
Nous avons effectivement recueilli les inquiétudes d'une dizaine de membres de la compagnie. D'autre part, cette pétition a rassemblé un grand nombre de signatures auxquelles on ne peut pas rester indifférents. Néanmoins, les inquiétudes portées à notre connaissance étaient plus ou moins fondées car, malgré la crainte des risques encourus, le personnel sait quel comportement adopter dans les pays qui répriment l'homosexualité. Notre métier inclut le fait d'emmener des passagers dans des pays où, notamment, les droits des populations LGBT sont bafoués. L'Iran est loin d'être la seule destination dans ce cas. Si on suit la logique de ce steward, le personnel gay de la compagnie ne pourrait plus se rendre dans de nombreux pays.
Avez-vous relayé auprès de la direction d'Air France les inquiétudes d'une partie du personnel LGBT sur la liaison Paris-Téhéran ? Et quelle réponse avez-vous reçu ?
Nous avons contacté le service des ressources humaines de la compagnie sur le sujet et lui avons demandé concrètement ce que la compagnie fera dans le cas où l'un de ses salariés serait arrêté en raison de son orientation sexuelle. La direction est en train de se concerter sur ce qui pourrait être mis en place.
Avez-vous soutenu la demande des hôtesses de l'air ?
Nous avons soutenu leur démarche mais c'est un cas très différent de celui porté par la pétition. Dans un cas, on touche à la liberté de la femme dans sa définition première, tandis que dans l'autre il s'agit de la question de l'orientation sexuelle que ni les hétéros ni les homosexuels ne portent sur le visage. S'ajoute que la possibilité donnée au personnel LGBT d'Air France de ne pas se rendre en Iran reviendrait à créer des listes en fonction de l'orientation sexuelle de ses salariés, ce qui apparaît inconcevable.
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