Pédocriminalité dans l'Église : un phénomène d'ampleur

Pédocriminalité : les évêques reconnaissent "la responsabilité institutionnelle" de l'Église

Publié le 5 novembre 2021 à 15h18
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Source : JT 20h Semaine

RECONNAISSANCE - Réunis à Lourdes pour leur réunion biannuelle, les évêques catholiques ont décidé, vendredi 5 novembre, de "reconnaître la responsabilité institutionnelle de l'Église" dans les actes pédocriminels, révélés par le rapport Sauvé.

L'appel du pape François a été entendu. Mi-octobre, dans une lettre à Mgr Eric de Moulins-Beaufort, le Saint-Père encourageait l'épiscopat, pris dans la "tempête" des abus sexuels sur mineurs, révélée par le rapport Sauvé, à porter son "fardeau avec foi et espérance". Un mois après la publication du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église (Ciase), les évêques de France, réunis à Lourdes, ont annoncé, vendredi 5 novembre, de "reconnaître la responsabilité institutionnelle de l'Église" dans les violences sexuelles subies par des milliers de victimes et la "dimension systémique" de ces crimes.

Ces actes pédocriminels, dont l'ampleur a été mis au jour par le récent rapport Sauvé, "ont été rendus possible par un contexte général, des fonctionnements, des mentalités, des pratiques au sein de l'Église", a souligné le président de la Conférence des évêques (CEF). "Cette responsabilité entraîne un devoir de justice et de réparation", a ajouté Mgr de Moulins-Beaufort.

Une des recommandations du rapport Sauvé

En mars dernier, les évêques avaient déjà annoncé que l'Église voulait "assumer sa responsabilité en demandant pardon pour ces crimes et pour ces défaillances". À la lumière du rapport du Ciase, elle le dit désormais "de manière plus forte, plus nette, plus catégorique", a-t-il insisté. La réunion des évêques, qui a débuté mardi 2 novembre, doit se poursuivre jusqu'à lundi et "c'est sur cette base commune que nous allons travailler" pour examiner les autres recommandations du rapport, a expliqué le président de la CEF, sans préciser les implications financières de cette reconnaissance de responsabilité.

 

Les évêques se sont prononcés par un vote sur "cet engagement de responsabilité", selon Hugues Woillemont, le porte-parole de la CEF. C'était l'une des principales recommandations de la commission Sauvé, qui proposait de reconnaître la responsabilité civile et sociale de l'Église "indépendamment de toute faute personnelle de ses responsables".

Abus sexuels : les évêques rassemblés à Lourdes pour agir après le rapport SauvéSource : TF1 Info

Selon le rapport, quelque 216.000 personnes de plus de 18 ans ont fait l'objet de violences ou d'agressions sexuelles, quand elles étaient mineures, de la part de prêtres, diacres, religieux ou religieuses depuis 1950. La Commission estime à environ 3000 le nombre de prédateurs impliqués en 70 ans. Elle préconise d'individualiser le calcul de l'indemnisation due à chaque victime en fonction des "préjudices subis". Pour financer ce fonds, elle écarte la piste d'un appel aux dons des fidèles, préconisant de financer les indemnités versées "à partir du patrimoine des agresseurs et de l'Église de France".


La rédaction de TF1info

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