Énergie : une fin d'année sous le signe de la sobriété

Vétustes, énergivores et (très) coûteuses : comment rouvrir les piscines qui ont fermé ?

V. Fauroux - Reportage vidéo : Delphine Sitbon, Hélène Massiot et Nicolas Hesse
Publié le 11 septembre 2022 à 23h08
JT Perso

Source : TF1 Info

C'est une des conséquences de la crise énergétique : la fermeture de dizaines de piscines à travers le pays.
En cause, des factures que les exploitants ne peuvent plus supporter.
Sans compter que le parc des bassins français est clairement vieillissant, avec à la clé de gros travaux à prévoir pour les municipalités.

Piscines, patinoires, gymnases... Jamais faire fonctionner ces équipements parfois énergivores n’a coûté aussi cher aux collectivités en raison de l’explosion des prix de l’énergie, certaines redoutant même un "black-out communal". La fermeture brutale d'une trentaine de piscines publiques gérées par l'entreprise Vert Marine a ainsi fait l'effet d'un coup de massue lundi 5 septembre, la société exploitante n'étant plus en mesure de faire face à l'augmentation des prix de l'énergie.

Ainsi, à Sainte-Pazanne (Loire-Atlantique), voilà bientôt une semaine que les 6300 habitants trouvent leur piscine porte close. Au grand dam de ceux qui s'étaient déjà inscrits. "C'est compliqué quand on a calé les sports pour les enfants en début d'année", se plaint une riveraine dans la vidéo du JT de 20H en tête de cet article. Pour Bernard Morilleau, le maire de la commune, cette situation prête à confusion : "On leur dit 'chers usagers, vous ne pouvez plus venir à la piscine' mais on n'annonce pas de date, rien du tout." 

Difficile donc d'avaler la pilule, d'autant que la piscine la plus proche est à 12 kilomètres et n'a plus de créneaux pour accueillir des cours de natation. "Il y a 130.000 entrées dans cette piscine, dont 30.000 entrées par an pour les scolaires, et l'apprentissage de la nage pour moi, c'est quelque chose de vital, donc les scolaires sont aussi victimes de cette décision", regrette l'édile. 

Une situation qui aurait pu être évitée ?

Pour les piscines, la crise énergétique est un coup de grâce. Le Covid avait déjà fait chuter leurs recettes de 60%, sans compter les piscines fermées depuis des années, car trop chères à entretenir. Cet été, en pleine canicule, les fermetures se sont enchainées dans toute la France. Une commune a particulièrement fait parler d'elle : Avignon. La ville du sud-est a temporairement fermé quatre de ses cinq piscines municipales. Dans l'une d'elle, seul le bassin et les murs porteurs ont été conservés. Tout le reste sera reconstruit. 

"On avait l'apparition d'infiltrations et le traitement des eaux n'était plus aux standards d'aujourd'hui. Dans ce cas précis, on est sur un objectif de diviser par quatre les consommations d'eau", assure Julien Guibert, responsable du département architecture et patrimoine. Coût de la facture pour cette rénovation : 4,5 millions d'euros. 

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De coûteux travaux auxquels beaucoup de communes ne pourront pas échapper. En cause, le plan 1000 piscines lancé en grande pompe à la fin des années 60. Le gouvernement Pompidou souhaitait faire des petits Français de meilleurs nageurs. En une décennie, près de 700 bassins ont été construits partout en France. Résultat, 1 piscine sur 2 a aujourd'hui plus de 30 ans. Et c'est tout le problème. 

Pour Cécile Helle, la maire d'Avignon, "dans les années 60, les questions énergétiques étaient beaucoup moins prégnantes qu'aujourd'hui". Une époque où l'énergie ne coûtait rien, contrairement à maintenant. "Depuis le mois de mai, la facture d'électricité a été multiplié par deux et la facture de gaz multipliée par trois. Ça montre aussi l'importance, quand on fait de la réhabilitation d'équipements de piscines, d'essayer d'être moins tributaire des énergies fossiles, très couteuses", ajoute-t-elle.

À l'avenir, à quoi ressembleront nos piscines ?

Au stade nautique flambant neuf d'Avignon, on se vante de 180 m² de panneaux solaires, de récupérer l'eau de pluie pour arroser les plantes et surtout de pouvoir se passer de gaz en pleine crise de l'énergie. "Ce système qui s'appelle une pompe à chaleur nous a permis cet été notamment de ne pas faire fonctionner nos chaudières à gaz qui sont là en complément uniquement quand il fait très froid en hiver pour pouvoir produire la chaleur de la piscine", explique Sébastien Garcia, chef du service travaux.

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Des installations moins énergivores, plus de services pour le public, tout ça aussi à un coût. Difficile donc de ne pas faire bondir le prix du ticket d'entrée. Dans ce complexe d'Avignon, il est la plupart du temps fixé à 8 euros contre 2,50 euros dans les autres piscines de la ville. 


V. Fauroux - Reportage vidéo : Delphine Sitbon, Hélène Massiot et Nicolas Hesse

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