PMA pour toutes, filiation... : la loi bioéthique adoptée à l'Assemblée

Publié le 1 août 2020 à 9h08

Source : 24H PUJADAS, L'info en questions

ASSEMBLÉE - Après d'âpres débats, l'Assemblée nationale a adopté en deuxième lecture le projet de loi bioéthique et sa mesure phare de l'ouverture de la PMA à toutes les femmes, dans la nuit. Le Sénat doit encore valider le texte.

Première grande réforme sociétale du quinquennat, le texte, examiné depuis lundi, a été voté par 60 voix contre 37 et 4 abstentions, sous des applaudissements de la majorité.  Dans l’hémicycle, Adrien Taquet, le secrétaire d'Etat chargé de l'enfance et des familles s'est félicité pour l’adoption d'"une réforme très attendue par nos concitoyens", avec un "texte équilibré" contenant "des avancées majeures". le projet de loi bioéthique doit encore repasser devant le Sénat, peut-être pas avant janvier 2021, afin que les parlementaires des deux chambres tentent de trouver une version de compromis. 

L'ouverture de la PMA pour toutes les femmes

Outre la mesure emblématique de l'ouverture de la PMA aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires, ce projet de loi prévoit une délicate réforme de la filiation et de l'accès aux origines, et aborde nombre de sujets délicats comme l'autoconservation des ovocytes ou la recherche sur les cellules souches embryonnaires. Comme en première lecture, le texte a hérissé une très large partie de la droite LR, vent debout contre la création "d'enfants sans pères", y voyant "une étape de plus vers la GPA", la gestation pour autrui. 

En guise d'ultime coup de pression, la Manif pour tous a lâché vendredi matin deux bouquets de ballons devant le Palais Bourbon portant l'inscription "Stop PMA". Dans la nuit, le collectif a fustigé le vote "en catimini" de ce texte et a assuré que sa "détermination" restait "intacte" pour le contester. A l'inverse, pour la présidente de l'association LGBT GayLib et membre du mouvement radical Catherine Michaud, ce texte est une "avancée historique pour les droits et la liberté des femmes". A ses yeux, la loi n'est toutefois "pas achevée. On peut regretter que les personnes trans' aient été écartées" de la PMA ou l'existence d'un "mode de filiation spécifique" pour les couples de femmes.

Mesure phare, la PMA pour toutes promise par Emmanuel Macron a été validée mercredi soir sans encombre, comme en première lecture il y a neuf mois. D'autres mesures ont davantage divisé la majorité. Le gouvernement avait d'ailleurs tenté de prendre les devants, en appelant les "marcheurs" à respecter "l'équilibre" du texte voté en première lecture, quand certains élus souhaitaient aller plus loin. Malgré des divergences internes, l'exécutif a souvent été entendu sur des mesures sensibles et qui faisaient figure de "lignes rouges" pour l'opposition de droite. 

Le président Emmanuel Macron a salué, via son compte Twitter, "l'engagement des parlementaires, des membres du gouvernement et du comité consultatif national d'éthique" qui, selon lui, "ont permis l'adoption d'un texte d'équilibre dans un débat apaisé". 

Cheffe de file du groupe majoritaire sur ce texte, Aurore Bergé a estimé que "les débats ont réussi à garder la hauteur de vue" initiale. Sur une "ligne de crête", "nous avons trouvé et maintenu un équilibre éthique, que ce soit sur la reconnaissance des enfants nés à l'étranger de GPA, ou l'ouverture de la PMA pour toutes mais pas post-mortem", a-t-elle souligné.

L'Assemblée a aussi rejeté la technique dite ROPA, soit le don d'ovocytes au sein d'un couple de femmes en vue d'une PMA.  La gauche et des élus de la majorité ont par ailleurs tenté en vain de "supprimer la discrimination" subie par les homosexuels qui veulent donner leur sang, mais doivent respecter un délai d'abstinence sexuelle de quatre mois. Le ministre de la Santé Olivier Véran a pris l'engagement d'avancer par "voie réglementaire" sur ce sujet.  


La rédaction de TF1info

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