POLE EMPLOI - Jeudi 13 juin, Le Parisien a révélé les chiffres 2017 de Pôle emploi sur la répartition des allocations chômage. Les résultats font échos au projet du gouvernement de réduire les indemnités pour les cadres.
Des résultats qui devraient appuyer les arguments de la majorité. Au lendemain de son discours de politique générale dans lequel Edouard Philippe a annoncé une "dégressivité de l’indemnisation" chômage pour les cadres, Le Parisien dévoile jeudi des chiffres inédits de Pôle emploi.
Résultat : les demandeurs d’emploi qui perçoivent une allocation plus importante sont aussi ceux qui restent le plus longtemps au chômage, révèle Le Parisien. Un constat qui répond à la stratégie du gouvernement de lutter contre la précarité et d’inciter au retour à l’emploi pour faire des économies.
1,5 ans d’indemnisation pour les cadres contre 9 mois pour les moins bien indemnisés
Un an et demi. C'est le temps que peuvent rester au chômage les demandeurs d'emploi percevant le niveau d'allocation le plus élevé, soit plus de 5000 euros mensuels. Cette tranche, qui concernait 15 609 chômeurs en 2017, s’oppose au plus d’un million de chômeurs moins bien lotis (1 089 104 précisément), dont l’allocation mensuelle est comprise entre 0 et 1000 euros. Ces derniers ne touchent leurs allocations que 9 mois.
La première catégorie reçoit en tout 1,5 milliards d’euros contre 10,2 milliards d’euros pour les chômeurs plus faiblement indemnisés. En tout en 2017, Pôle emploi a versé 34,3 milliards d’allocations en France.
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"Justice sociale"
Certains économistes restent sceptiques après les annonces de mercredi du Premier ministre. Ce dernier, qui va présenter mardi 18 juin le décret de réforme de l’assurance-chômage, destiné à faire des économies sur la dette de 35 milliards d’euros de l’Unedic, ne convainc pas tout le monde.
Si la mesure du chef du gouvernement est présentée au nom d’une "justice sociale", elle ne va concerner qu’une infime partie des demandeurs d’emplois. Seuls 3,8% des cadres sont en effet au chômage. L’économiste Eric Heyer, directeur de l’OFCE, interrogé par LCI, craint l’inefficacité d’une telle réforme, qu’il considère même risquée pour certains cadres.