Polémique sur les affiches de "RichMeetBeautiful": qu'est-ce qu'un "Sugar Daddy" ou une "Sugar Mama" ?

Publié le 27 octobre 2017 à 14h43
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Source : Sujet JT LCI

DÉFINITION - La présence d'un véhicule publicitaire vantant les mérites d'un site Internet pour "Sugar daddy" à proximité d'universités parisiennes a provoqué de vives réactions d'indignation. En quoi consiste ce phénomène né aux États-Unis et ciblant les jeunes étudiantes ?

Le 23 octobre dernier, une camionnette a circulé dans les rues de Paris, se postant notamment devant les universités et les grandes écoles de la capitale afin de promouvoir le site internet "RichMeetBeautiful". Le tout accompagné d'une énorme affiche publicitaire sur laquelle était écrit : "Hey les étudiant(e)s ! Romantique, passion et pas de prêt étudiant : sortez avec un sugar daddy ou sugar mama." 

Une campagne promotionnelle qui a déclenché une vive polémique, avec de nombreuses réactions s'indignant de cette pratique et en l'assimilant à de la prostitution. La mairie de Paris s'est d'ailleurs emparée de cette affaire, condamnant "avec fermeté cette publicité honteuse". Une enquête pour "proxénétisme aggravé" a également été ouverte jeudi à l'encontre du site internet responsable de cette campagne, qui avait déjà sévi en Belgique. Mais concrètement, qu'est-ce qu'un "sugar daddy" ou une "sugar mama" ?

Une pratique née aux États-Unis

Signifiant littéralement "papa gâteau" ou "maman gâteau",  le terme "sugar daddy-sugar mama" désigne une personne d'un âge avancé, homme ou femme, généralement fortunée, proposant une somme d'argent à une personne bien plus jeune, également appelée "sugar baby", en échange d'une compagnie assortie pour la plupart du temps de relations sexuelles. Ce phénomène trouve son origine aux États-Unis, où de nombreuses annonces de ce type ont proliféré ces dernières années à destination de jeunes étudiants et étudiantes, le coût des études étant extrêmement élevé outre-Atlantique. Les Américains sont même allés plus loin, en ouvrant en juin 2014 une "Sugar daddy university" à New York, à l'initiative d'Alan Schneider, lui-même "sugar daddy", et Carla Abonia, "sugar baby". 

De  son côté, le site incriminé, "RichMeetBeautiful", se défend de toute activité illégale et présente la sienne comme une ouverture vers "un monde de diamant, de champagne et de virées shopping, auxquels une Sugarbaby n’aurait pas accès autrement". Il explique également que le "sugar daddy" offre la possibilité aux jeunes étudiantes "d’avoir une vie facile et confortable."

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D'autres sites pointés du doigt par le passé

Parmi les exemples célèbres de prétendus "sugar daddy", le pionnier de la presse érotique et fondateur du magazine "Playboy" Hugh Hefner, décédé le 27 septembre dernier à l'âge de 91 ans, vivait au milieu d'un "harem" de jeunes femmes nommées "bunnies", au sein de la "Playboy Mansion". En France, le nom d'Eddy Barclay, le roi des "nuits blanches" de Saint-Tropez revient souvent, ce dernier ayant "collectionné" les conquêtes, souvent bien plus jeunes que lui.

Par le passé, des sites internet autres que "RichMeetBeautiful" ont déjà été accusés de promouvoir la prostitution par le biais d'Internet. En avril dernier, l'association Le Mouvement du nid avait d'ailleurs envoyé une lettre ouverte au Premier ministre pour alerter sur ce phénomène et avait porté plainte contre le site d'annonces Vivastreet. Pour autant, tous ces sites se défendent de mettre en avant des annonces de prostitution, insistant sur le fait d'être de simples outils pour établir le contact entre des personnes adultes. Au début du mois, après le tollé provoqué en Belgique par ses affiches douteuses, le PDG de "RichMeetBeautiful", Sigurd Vedal, s'était défendu de la même façon dans une vidéo, évoquant "un réseau social comme un autre."


La rédaction de TF1info

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