Pompiers disparus lors du passage de la tempête Alex : l'émotion de tout un village... et de leurs collègues

Les deux pompiers se trouvaient en intervention lorsque leur véhicule est tombé à l'eau après l'effondrement d'une route. Quatre jours après les crues meurtrières qui ont fait au moins quatre morts en France et huit disparus, ainsi que treize autres personnes "supposément disparues", selon les termes du Premier ministre Jean Castex ce mardi 6 octobre, ils restent tous deux activement recherchés, comme en témoigne le reportage en tête de cet article.

"Est-ce qu'il y a un chien qui a vu d'où la voiture est tombée et jusqu'à quel endroit ?", demande un pompier à un supérieur hiérarchique, illustrant toute la singularité de ces recherches, pour retrouver ses deux collègues dont on reste sans nouvelles depuis vendredi soir. La maire de Bollène-Vésubie se trouvait dans la voiture juste derrière au moment de l'accident. "Nous suivions deux véhicules de pompiers, témoigne Martine Barengo-Ferrier. Arrivés à l'embranchement de la Bollène, la voiture devant nous s'est arrêtée nette, parce que celle devant était tombée. On nous a tout de suite dit de ne pas aller plus loin."

Ce mardi, une de nos équipes s'est rendue sur les lieux où, ce soir-là, le commandant Guidicelli était à la tête des opérations de secours. "C'était une voie descendante, maintenant complètement déchiquetée. Mais c'est bien là qu'ils sont partis, raconte-t-il. Emotionnellement, on est très impactés, mais on est aussi dans l'action. Parce qu'on est là pour sauver les gens, les aider." Malgré cette émotion, il faut en effet continuer à fouiller dans l'ancien lit de la Vésubie pour retrouver d'éventuels survivants. Hommes et chiens quadrillent une énième fois la zone. 

Pas de corps retrouvés, pour l'heure, mais une carcasse de voiture à peine reconnaissable. "Même sur celle-là, qui est relativement hors du sol et de la boue, bien malin celui qui arrive à dire si un corps ou une partie de corps se trouve à l'intérieur", juge l'adjudant-chef Frédéric Ronzier. Les coordonnées GPS du véhicule sont néanmoins recensées, pour faciliter les opérations de levage. 

Mais dans le contexte, difficile de faire abstraction de la particularité des recherches. "Même si elles doivent durer dans le temps, au même titre que celles des autres victimes, tous les pompiers présents ont une implication de fait particulière, de par leur profession", ajoute-t-il... Avec la décrue, une nouvelle victime a été retrouvée et identifiée ce mardi, à Saint-Matin-Vésubie. Mais il ne s'agit pas d'un des deux pompiers. Pour qui, donc, l'espoir demeure.