Port du voile : une lycéenne mise en examen pour avoir insulté une enseignante

Un débat sur la laïcité a dérapé dans un lycée du Muret, au sud de Toulouse. Une lycéenne a insulté une enseignante qui avait évoqué le port du voile dans l'espace public durant un cours d'éducation civique. La jeune femme a été mise en examen, a précisé le parquet de Toulouse.

Les faits ont eu lieu le vendredi 9 octobre. L'enseignante donnait un cours d'éducation civique à des élèves de terminale de CAP dans un lycée de Muret, au sud de Toulouse. Ce cours portait sur les "droits et obligations des citoyens parmi lesquels il y a la laïcité. Et le sujet du port du voile dans l'espace public a été abordé", selon le rectorat. "Il y a eu un débat pendant le cours à ce sujet. Jusque-là, rien d'anormal, avec un débat qui s'engage dans la classe et un professeur qui explique. Mais c'est à l'interclasse que l'incident a lieu avec cette insulte de la part de l'élève, au sujet du voile", a précisé le rectorat.

Selon La Dépêche du Midi, la polémique a débuté quand l'enseignante a indiqué que "l’on avait plus de droits en France qu’en Arabie Saoudite." "Deux élèves ont contesté cela et ont assuré que la charia c’était mieux que la loi française ..." a fait savoir au quotidien une source proche du dossier. La lycéenne mise en examen n'était pas dans la classe mais, apprenant le sujet du débat, est venue trouver l'enseignante. Deux autres garçons auraient eu, eux aussi, un échange houleux avec cette dernière. Dès le lundi 12 octobre, "le proviseur a engagé une procédure de sanction à l'égard de trois élèves de l'établissement". L'enseignante a pour sa part fait cours toute la semaine mais a été "suivie de près par le proviseur et le rectorat", selon la même source. Elle avait déposé plainte auprès de la gendarmerie.

La mise en examen de la lycéenne intervient après que Samuel Paty, enseignant d'histoire-géographie de 47 ans, a été décapité l'après-midi du vendredi 16 octobre, près de son collège du Bois d'Aulne, à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) après avoir montré à ses élèves de 4e des caricatures de Mahomet lors de cours sur la liberté d'expression dispensés les 5 et 6 octobre.