Pourquoi il faut relativiser la baisse du chômage

La baisse du chômage est-elle vraiment de 0,8% ? La question se pose, mercredi, après la publication des chiffres du chômage pour le mois de janvier. Selon ces données, on note une diminution du nombre de demandeurs d'emplois sans activité ( - 27.900), soit une baisse de 0,8% La ministre du Travail, Myriam El Khomri l'a annoncé, sourire aux lèvres. Pourtant, ces chiffres sont remis en question.

Les radiations particulièrement élevées

Selon le Dares, l'agence de statistique qui dépend du ministère, cette baisse est due en partie à une hausse "inhabituelle" des radiations pour défaut d'actualisation, ce qui rend les chiffres difficilement interprétables. La baisse de 0,8% pourrait donc être moins importante qu'il n'y paraît.

Dans le communiqué annonçant les chiffres du chômage pour le mois de janvier, le Dares invite à interpréter les données "en tendance". Traduction : il ne faut pas se fier aux données du mois de janvier, mais plutôt regarder sur les trois derniers mois, par exemple.

El Khomri l'assure : il n'y a pas de bug

Une anomalie sur laquelle la ministre du Travail a très vite été interrogée, et dont elle a minimisé les conséquences : "Les chiffres du jour sont honnêtes et corrects. Il n'y a pas eu de bug". Avant de poursuivre, au micro de RTL : "Il ne faut pas que les auditeurs pensent que ces chiffres soient le fruit d'un bug. Nous avons eu au mois de janvier plus de sorties de Pôle emploi à cause d'une augmentation de défaut d'actualisation. Quand vous avez des personnes qui retrouvent un emploi, c'est légitime qu'elles ne s'actualisent pas".

Myriam El Khomri préfère voir des chômeurs qui retrouvent du travail, plutôt que des découragés qui ne se réactualisent pas. Une façon de voir le verre à moitié plein, plutôt qu'à moitié vide. En 2014, l'annonce des chiffres du chômage du mois d'août avait été entachée d'un bug. Les chiffres indiquaient une baisse, spectaculaire, de 50 000 demandeurs d'emploi, entre janvier et août.

Lors de la publication des chiffres, le Dares invitait, là aussi, à la prudence après "une hausse exceptionnellement forte" des radiations, faute d'actualisation. En réalité, un dysfonctionnement de l'opérateur SFR avait amplifié cette baisse, qui n'était que de 22 0000 à 29 000 personnes.

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