Présidentielle 2022 - Un quart des plus pauvres meurent-ils avant 62 ans, comme le déplore Anne Hidalgo ?

Publié le 12 décembre 2021 à 18h47
THOMAS COEX / AFP

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Source : THOMAS COEX / AFP

RETRAITE - Anne Hidalgo a indiqué, ce dimanche à Perpignan, vouloir "sanctuariser à 62 ans l'âge de départ à la retraite", arguant que "25% des plus pauvres" meurent avant cet âge-là. C'est vrai.

C'est l'une des phrases que l'on retiendra de ce meeting. Au Palais des congrès de Perpignan, Anne Hidalgo s'est engagée ce dimanche 12 décembre à "sanctuariser à 62 ans l'âge de départ à la retraite". La candidate de socialiste qui cible régulièrement les inégalités entre catégories sociales et notamment celles liées à la santé, l'actuelle maire de Paris a lancé qu'elle ne se résignera jamais "à ce que les plus pauvres soient condamnés à mourir avant de partir à la retraite". Argument massue pour défendre cette proposition : "25% des plus pauvres meurent avant 62 ans". Un chiffre partagé ensuite sur ses réseaux sociaux par son équipe. Mais qu'en est-il réellement ? 

Des données confirmées par l'Insee

Ces données sur la mortalité, c'est l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) qui les récolte et met en ligne. Les dernières en date remontent à février 2018, et portent sur la période allant de 2012 à 2016. Parmi les indicateurs donnés par l'institut, on retrouve le sexe, l'âge et le niveau de vie. Cette dernière mesure divise la population par tranche de 5%, avec une première tranche - qui représente donc les 5% les plus pauvres - qui gagne 466 euros par mois. Or, on découvre dans les tables de la mortalité que seuls 74% de cette catégorie survivent après 62 ans. Le quart d'entre eux sera de ce fait déjà décédé passé 72 ans.  Attention cependant, ce chiffre ne concerne que les hommes. Pour les femmes, il faut attendre 75 ans pour atteindre ce taux de survie. Quant aux 5% les plus aisés, qui gagnent en moyenne 5800 euros par mois selon l'Insee, il faut arriver à l'âge de 80 ans pour que cette proportion soit atteinte. 

On observe donc bel et bien dans les chiffres de l'Insee de fortes disparités dans l'espérance de vie selon le salaire. Comme l'institut le résumait dans son analyse sur le sujet, chez les hommes français, il y avait jusqu'en 2016 "13 ans d’écart entre les plus aisés et les plus modestes".

Un triste constat que l'Insee justifie par plusieurs paramètres. Un mauvais état de santé peut être plus ou moins lié aux difficultés financières, aux risques professionnels, tels les accidents, maladies ou exposition à des produits toxiques ou encore à des comportements "moins favorables à la santé", tel le tabac. Par ailleurs, on note qu'un faible niveau de vie peut également être "la conséquence" d'une mauvaise santé, et non pas la seule cause.

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Felicia SIDERIS

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