Procès de Maurice Agnelet : la justice rejette la demande d'annulation

Publié le 17 mars 2014 à 19h12
Procès de Maurice Agnelet : la justice rejette la demande d'annulation

AUDIENCE - Maurice Agnelet, soupçonné d'avoir assassiné son ancienne maîtresse, riche héritière d'un casino niçois disparue en 1977, est jugé aux assises depuis lundi. La justice a commencé par refuser la demande d'annulation de la procédure de l'ancien avocat niçois qui clame son innocence.

Le procès de Maurice Agnelet aura bel et bien lieu. Lundi, la cour d'assises d'Ille-et-Vilaine a rejeté la demande de son avocat plaidant dès l'ouverture des débats pour l'annulation de la procédure. Me Saint-Pierre faisait valoir que son client, âgé de 76 ans, avait reçu une convocation pour assassinat, sans plus de précision, en rappelant que selon la loi, "il faut que l'on sache exactement ce qui (nous) est reproché". L'argument n'a pas convaincu. 

"Je suis innocent !"

Maurice Agnelet est soupçonné du meurtre sans cadavre d'Agnès Le Roux. Il y a trente-sept ans, l'héritière du casino niçois du Palais de la Méditerranée se volatilisait. Pas de corps, pas de véhicule à bord duquel elle était partie dans l'arrière-pays niçois le 30 octobre 1977, mais un suspect : l'amant, Maurice Agnelet. A l'époque, l'homme dont elle est éprise est un brillant avocat, réputé ambitieux et séducteur, et qui compte parmi ses gros clients un sulfureux homme d'affaires, Jean-Dominique Fratoni. Par son entremise, elle rencontrera ce dernier et lui cédera ses parts du casino dirigé par sa mère pour 3 millions de francs. Un pactole qui finira, après sa disparition, sur un compte en Suisse au nom d'Agnelet.

"Ça fait 37 ans que je dis que je suis innocent. Je suis très fatigué mais déterminé", s'est défendu mordicus devant la presse l'accusé, quelques minutes avant l'ouverture de ce nouveau rendez-vous judiciaire. C'est la troisième fois que Maurice Agnelet se retrouve dans le box des accusés. Acquitté du crime en 2006, il a ensuite été condamné en appel un an plus tard à 20 ans de réclusion. Mais début 2013, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a estimé qu'il n'avait pas bénéficié d'un procès équitable, ouvrant la voie au procès de la dernière chance. La famille d'Agnès Le Roux, pour qui le crime crapuleux ne fait aucun doute, reconnaît que l'"absence de corps est la principale difficulté du dossier". L'énième épisode d'une des plus grandes énigmes judiciaires françaises durera donc quatre semaines. L'ex-avocat encourt la réclusion à perpétuité.


La rédaction de TF1info

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