SOCIÉTÉ - S'appuyant sur deux rapports parlementaires sur le sujet, les ministres Marlène Schiappa et Christelle Dubos ont annoncé que le gouvernement allait lancer cette année, la distribution de protections périodiques gratuites pour les femmes en situation de précarité. Un dispositif expérimental, pour le moment.
Le sujet est pris très au sérieux. Les cabinets de Marlène Schiappa et Christelle Dubos, respectivement secrétaire d'Etat en charge de l'Egalité entre les femmes et les hommes et secrétaire d'Etat à la Solidarité, ont annoncé ce mercredi 12 février dans un communiqué commun que le gouvernement allait lancer cette année, la distribution de protections périodiques gratuites à des femmes en situation de précarité. Pour l'heure, le dispositif se veut expérimental et testera "la gratuité des protections hygiéniques dans plusieurs lieux collectifs", une expérimentation "dotée de 1 million d'euros", souligne le communiqué des deux secrétaires d'Etat.
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Ce dispositif s'appuie sur deux rapports parlementaires : l'un avait été remis par la sénatrice Patricia Schillinger (LaREM) et portait sur la lutte contre la précarité menstruelle et l'accès de toutes les femmes aux protections hygiéniques, en 2019. Le second porte sur le tabou des règles et a été publié ce mardi 11 février. Rédigé par les députées Laëtitia Romeiro Dias (LaREM) et Bénédicte Taurine (LFI), le rapport préconise l'installation de distributeurs de protections menstruelles dans certains lieux publics, auxquels les femmes sans domicile pourraient avoir accès grâce à des cartes prépayées. Les collégiennes, lycéennes et étudiantes devraient également pouvoir accéder à des protections gratuites dans leurs établissements.
Parmi leurs 47 recommandations figurent aussi des mesures pour lutter contre le manque d'information sur le sujet, notamment dans les collèges, ou par des informations claires de la part des industriels sur l'utilisation de certaines protections et le risque de choc toxique. Laëtitia Romeiro Dias (LREM) et Bénédicte Taurine (LFI) s'y disent convaincues que "la prise en charge insuffisante de la question des menstruations contribue à perpétuer les inégalités entre les femmes et les hommes".
Déplorant une "connaissance insuffisante" des filles et des femmes sur ce sujet, notamment concernant la "diversité des produits de protection", les "précautions d'usage et d'hygiène" ou les "risques sanitaires", les députées préconisent que le cycle menstruel soit systématiquement abordé dès la classe de 6e, et qu'un site internet public soit créé pour délivrer des "informations ludiques et accessibles".
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Dans ce communiqué les deux secrétaires d'Etat ont salué ces rapports et souligné certains chiffres. L'association Règles élémentaires qui oeuvre contre la précarité menstruelle, estime qu' 1,7 million le nombre de femmes sont victimes de précarité menstruelle en France. Au cours de sa vie, une femme utilise 10.000 protections périodiques. Selon une étude Ifop commandée en 2019 par Dons solidaires, citée dans le rapport de la sénatrice Schillinger, une sur dix renonce à changer de protection périodique aussi souvent que nécessaire par manque d'argent.