ZONE FLOUE - Entre les entreprises où le télétravail est désormais la norme, celles qui ont largement rebasculé vers le présentiel et celles où chacun compose à la carte, les pratiques semblent n'avoir jamais été aussi variées qu'aujourd'hui depuis le début de la pandémie. Quelles sont les règles depuis la rentrée ?
A chacun sa sauce depuis la rentrée ? Si le 9 juin dernier, les règles entourant le télétravail ont été assouplies, permettant aux entreprises de faire revenir plusieurs jours par semaine leurs salariés au bureau, la situation sanitaire qui s'est considérablement dégradée en juillet a quelque peu rebattu les cartes durant l'été, certains ayant du se résoudre à un retour en présentiel beaucoup plus progressif qu'initialement espéré.
Mais un mois après la rentrée des vacances estivales et à l'heure où le contexte se veut nettement plus favorable sur le front de l'épidémie, comment les entreprises composent-elles en pratique avec les différentes options héritées de la pandémie ? Qu'en est-il des dernières mise à jour du protocole sanitaire au travail ? On fait le point.
Que prévoit désormais le protocole ?
La dernière actualisation par le ministère du Travail du protocole sanitaire en entreprise remonte au 31 août. Si les précédentes versions avaient assoupli les règles en matière de télétravail en prévoyant la mise en place d'un nombre minimum de jours, la dernière version a supprimé cette exigence.
"Le télétravail reste toutefois possible, mais il revient aux employeurs de fixer dans le cadre du dialogue social de proximité, les modalités de recours à ce mode d'organisation du travail en veillant au maintien des liens au sein du collectif de travail et à la prévention des risques liés à l'isolement des salariés en télétravail", résume ainsi le site du ministère. En conséquence, "les employeurs peuvent librement adapter les règles encadrant le télétravail et demander aux salariés de revenir à 100% en présentiel", peut-on lire.
Quelles options permises en pratique ?
Depuis septembre, ce sont donc les entreprises qui ont largement repris la main sur les questions de télétravail, toutes n'étant pas prêtes à céder du terrain sur cette question. Concrètement, ces dernières adaptent ou établissent des accords régissant les possibilités de travail en présentiel ou en distanciel. Trois jours par semaine, deux, un ou aucun, fixes, flottants, pas d'affilée, non cumulables le lundi et le vendredi, non autorisés le mercredi, révocables tous les mois, ou valables pour un an, seulement au domicile principal, ou sur le lieu de son choix... depuis cette dernière actualisation, force est de constater que les combinaisons possibles ont été décuplées.
Dans une majorité de cas, il semble tout de même que les entreprises aient opté, lorsque c'est possible, pour deux jours de télétravail par semaine. Mais en pratique, cette rentrée des salariés en septembre n'a rien eu de comparable d'une entreprise à l'autre, voire d'un service ou d'un poste à l'autre. Si certains ont en effet toujours cette possibilité de bénéficier d'une formule à la carte, certains ont en effet acté pour de bon leur retour au bureau, quand quelques-uns sont soumis au télétravail intégral soit pour jouer la carte de la prudence, dans un contexte épidémique encore relativement instable, soit parce que l'entreprise en a fait la nouvelle norme.
Quand le télétravail devient la règle
C'est le cas de grands groupes comme Stellantis, Unilever, Microsoft ou encore Boursorama. Dès novembre 2020, la banque en ligne, filiale du groupe Société générale, a en effet proposé aux collaborateurs affectés à des fonctions de production, telles que le traitement des opérations bancaires ou les relations téléphoniques avec les clients, soit la moitié de ses 820 salariés, un régime de télétravail en "90/10". Verdict : 97 % des équipes ont accepté.
Pour les salariés concernés, cela revient à travailler tous les jours à leur domicile, à l’exception de deux journées par mois, qu’ils doivent passer dans les locaux de l'entreprise basés à Boulogne-Billancourt, avec la possibilité donc pour ceux qui le souhaitent de s'installer en province. À noter que l'entreprise prend en charge les frais de transport et les nuits d’hôtel lors des journées de travail effectuées au siège.
Vers la fin de l'"open bar" ?
"La tendance avant l'été, c’était : 'Il faut que les gens reviennent majoritairement sur site'", expliquait il y a peu à l'AFP Frédéric Guzy, président d'Entreprise et Personnel, réseau spécialisé dans les ressources humaines et regroupant de grandes entreprises. Dès le 9 juin, "des entreprises ont eu cette volonté (d'organiser le retour au bureau), mais il y en a un certain nombre qui ont dit 'on va y aller doucement'", ajoutait-il, assimilant septembre à "un mois de mise en route". A titre de repère, selon une étude de l'Association nationale des DRH, réalisée en juin dernier auprès de 270 décideurs des ressources humaines, 23% des DRH envisageaient alors un retour à 100% en présentiel dès septembre et 34 % d'entre eux privilégiaient un ou deux jours de télétravail par semaine, optant là aussi pour un retour en majorité en présentiel.
Ce cap passé, à quoi faut-il s'attendre ? "Vingt mille accords d'entreprise ont été signés depuis un an", a eu l'occasion de rappeler de son côté Benoit Serre, vice-président de l'ANDRH (association nationale des directeurs de ressources humaines). "L'hybridation du travail (mélange de travail à distance et sur site, NDLR) s'est durablement ancrée désormais", reconnaît-il, mais "il faut maintenant s'habituer à ce que le tout soit un peu plus structuré". Car, certains salariés "ont du mal à admettre que ce n'est plus 'open bar'," analyse-t-il, avec parfois des jours de présence imposés ou un roulement pour télétravailler le vendredi. "On n'observe pas de réticence absolue, mais plutôt une forme d'impatience à ce que l'entreprise tire les conséquences de ce qu'il s'est passé, avec un management plus basé sur la confiance, avec moins de contrôle, plus de liberté", ajoute-t-il.
Pour autant, "on commence à voir apparaitre des offres de travail qui intègrent le télétravail", car "les jeunes le demandent". Si pour l'instant seuls 35% des emplois sont télétravaillables, "ça augmente" selon Benoit Serre, car les entreprises se réorganisent.
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