Qui est Florence Guillaume, la plus jeune générale de gendarmerie nommée dimanche ?

par Maëlane LOAËC
Publié le 2 mai 2022 à 16h15, mis à jour le 9 mai 2022 à 15h49

Source : JT 20h WE

À 47 ans, la colonelle a été promue générale dimanche 1er mai.
Sixième femme à accéder aux étoiles, elle est désormais la plus jeune détentrice du titre dans l'histoire contemporaine.
Malgré la lenteur du processus, la féminisation des hauts gradés de la défense est bien enclenchée, assure-t-elle.

Elle a décroché un record historique ce dimanche : à 47 ans, Florence Guillaume est devenue la plus jeune générale de l'histoire contemporaine, à savoir depuis le début du XIXe siècle, alors même que la gendarmerie ne compte que six femmes, dont elle, parmi ses 130 généraux. Dans l'armée en général, seules 15,5% des militaires sont de femmes. Le record était jusqu'alors détenu par le général Roland Gilles, nommé à 48 ans. 

"Il y a 25 ans, à la sortie de Saint-Cyr, je choisissais de servir en Gendarmerie. La passion est toujours intacte au sein d’une institution riche des femmes et des hommes qui y servent avec dévouement aux autres !", avait-elle tweeté quelques jours avant sa promotion.

"Depuis 20 ans, il y a eu une accélération, une prise de conscience de ce que pouvait apporter la mixité dans les équipes. Et aujourd'hui, c'est complétement rentré dans l'ordre des choses", a estimé lundi sur franceinfo cette colonelle, qui a travaillé notamment comme adjointe du conseiller Gendarmerie auprès du ministère de l’Intérieur et au cabinet du directeur général de la gendarmerie nationale. "Je ne sais pas ce qu'est une femme de plus ou de moins. Aujourd'hui, je me sens avant tout 'générale, point', même si je suis 'générale avec un e'", avait-elle poursuivi. 

"Ce n'est pas un monde d'hommes"

Avant de concéder qu'"être une femme n'a pas été un handicap, mais ça n'a pas été facile". Le peu de femmes parmi les hauts gradés s'explique selon elle par la tardive ouverture aux candidates des concours des grandes écoles militaires, qui remonte seulement à 1983. Mais les pratiques sont en train d'évoluer, a-t-elle assuré. 

Rentrée à l'École militaire de Saint-Cyr en 1994, Florence Guillaume y a constaté que "le nombre de femmes était limité et c'était un monde d'hommes", dans lequel "on n'était pas toujours bien accueillies". Puis, "au fil des affectations, on prend de l'assurance, et on se rend compte que ce n'est pas un monde d'hommes", bien qu'il puisse "avoir une image normative un peu plus masculine", a-t-elle expliqué sur franceinfo.

Florence Guillaume fut la première femme à intégrer le centre des hautes études militaires (CHEM), qui assure la formation des plus hautes fonctions de la défense, d'après le quotidien régional Le Progrès. Elle avait notamment commandé près d'un millier de gendarmes de l'Ain, de 2016 à 2019. Fille d'un officier de l'armée de terre qui a ensuite intégré la Gendarmerie, elle est titulaire de nombreux brevets : de parachutiste français, de parachutiste allemand, d’alpiniste et de skieur militaire.

Forte de ce prestigieux parcours, elle assurait toutefois dans une tribune publiée en 2019 dans Le Figaro ne pas avoir le sentiment d'avoir été "une pionnière". Douzième officière au sein de la gendarmerie à sa sortie de Saint-Cyr, elle a d'abord cherché à "faire oublier" sa féminité, mais à mesure qu'elle prenait du galon, elle est parvenue s'imposer davantage et adopter un "e" à la fin de son grade : "Il m'aura fallu 20 ans pour devenir colonelle, au terme d'un cheminement personnel qui m'a conduit à dépasser ma réticence initiale à la féminisation", expliquait-elle.

"Le temps de la visibilisation est venu. Pas à grands coups de tambour et de trompette. Pas en faisant de nous nécessairement des femmes d'exception. Avec naturel", appelait-elle de ses vœux, se réjouissant de voir que "le film s'accélère à vive allure".


Maëlane LOAËC

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