Qui est Hugh Bailey, ancien conseiller de Macron à Bercy devenu directeur général de General Electric France ?

Publié le 30 mai 2019 à 12h59
Qui est Hugh Bailey, ancien conseiller de Macron à Bercy devenu directeur général de General Electric France ?
Source : AFP

INDUSTRIE - General Electric, qui a annoncé mardi la suppression de quelques 1000 emplois en France, a à sa tête depuis avril dernier un ancien conseiller d'Emmanuel Macron. Hugh Bailey a en effet été membre du cabinet du Président lorsqu'il était ministre de l'Economie. Son rôle dans ce plan social pose question.

Depuis avril 2019, Hugh Bailey est directeur général de General Electric France. Mais avant cela, de septembre 2013 à septembre 2016, il a été conseiller aux affaires industrielles et aux financements des exportations au sein du cabinet du ministre de l’Economie. Il a donc été le conseiller d'Emmanuel Macron, qui a occupé ce poste d'août 2014 à août 2016. En 2015, il dirige le rachat de la branche énergie d'Alstom par le géant américain General Electric.

Aujourd'hui, les syndicats de General Electric dénoncent la présence de ce haut-fonctionnaire proche du chef de l'Etat à la tête de l'entreprise qui a annoncé mardi la suppression de quelques 1000 emplois, principalement à Belfort. "C'est celui qui va gérer les élus et faire l'interface avec Macron. Il concrétise ce qui nous choque énormément et qui symbolise l'intérêt partisan du Président: la validation de chacune des étapes du plan GE en faveur des seuls actionnaires", a déploré Laurent Santoire (CGT) délégué syndical central pour la société Alstom Power system (ex activités énergie d'Alstom).

"Ce n'est pas son pantouflage (passage du public au privé des fonctionnaires, ndlr) qui nous choque mais le rôle de caution que ce monsieur va jouer dans l'accompagnement des restructurations", a-t-il ajouté, qualifiant de "scandale d'État" l'annonce de plus d'un millier de suppressions de postes en France par General Electric, 48 heures après les élections européennes. "On peut se poser la question de son parcours mais s'il s'agit de développer les filières pour réemployer une main d'oeuvre dans des fonctions très techniques, alors il peut être une opportunité pour faire passer des messages. Si ce n'est pas le cas, ce sera un échec", a estimé de son côté Henri-Louis Humbrecht, délégué syndical central CFE-CGC.

De nombreux passages au Trésor et une formation à l'ENA

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Hugh Bailey avait rejoint le groupe américain en novembre 2017, en tant que directeur des affaires publiques de GE France. Son profil LinkedIn indique qu'il a également travaillé à la Direction générale de l'armement (DGA) et fait plusieurs passages au Trésor - il a été à la tête du département de la Défense, de l’aéronautique et de la marine et a exercé en tant qu’officier au sein du département du secteur financier à la direction générale. Ce diplômé de l'ENSTA Bretagne en ingénierie électrique et électronique a effectué un cycle de formation à l'ENA de quelques mois en 2015.

Dans un avis rendu le 16 novembre 2017, que l’AFP a pu consulter, la commission de déontologie de la fonction publique avait jugé le parcours de Hugh Bailey "compatible" avec sa fonction au sein de GE France, sous réserve "d'une part, que l'intéressé s'abstienne de toute relation professionnelle jusqu'au 1er septembre 2019, avec les membres du cabinet du ministre de l'Economie qui étaient en fonction lorsqu'il l'était lui-même, et qui le seraient encore et, d'autre part, sous réserve qu'il s'abstienne jusqu'au 1er novembre 2020 d'avoir des relations professionnelles avec les services de la sous-direction du 

financement des entreprises de la direction générale du Trésor".

Hugh Bailey "n’a absolument pas travaillé sur le sujet de la vente d’Alstom" quand il était à Bercy, a assuré son entourage, affirmant que le dossier était géré à l’époque par "le conseiller en charge des participations de l’Etat". 


La rédaction de TF1info

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